Ensemble…

 

 

« Ensemble, nous pouvons chanter, prier, porter nos fardeaux… »

 

 

par Marie-Christine FAVE

 M.C.Fave

 

 

Vous connaissez probablement ce chant qui proclame les joies et les bienfaits d’être unis. Si la communion fraternelle peut se vivre tout au long de la semaine, qu’en est-il en particulier pendant le culte, ce temps fort hebdomadaire ? Comment pouvons-nous la favoriser pendant le culte ?

 

 

C’est la question sur laquelle nous voudrions réfléchir tout au long des lignes qui suivent. Merci à Naïna et Virginie ANDRIAMANAMPISOA de l’assemblée d’Istres et à Jean-Luc TABAILLOUX de l’Eglise de Grenoble (rue Germain) pour leurs contributions à ces réflexions.

 

 

L’adoration en communauté

 

« Pour moi, explique Naïna, le culte est un moment particulier. On ne peut pas retrouver les mêmes sentiments au niveau de la communion fraternelle lors d’un culte qu’au cours d’une réunion en petit groupe ou d’un repas. Le culte, c’est l’adoration en communauté et l’enseignement. La communion fraternelle vient de cette adoration en communauté. L’Eglise forme ‘un’. »

 

« Quand nous étions stagiaires à l’Eglise de Brumath, se rappelle Virginie, des musiciens avaient composé un chant avec un couplet par tranche d’âge, et nous l’avons chanté à l’unisson. C’était un temps fort. » « Le chant en communauté est un des piliers de la communion fraternelle au culte », ajoute Naïna.

 

 

La prière

 

Jean-Luc souligne l’importance pour la communion fraternelle des « moments où l’on prie en petits groupes pendant le culte ». Il cite en exemple « un culte où l’on a prié pour les pleins-temps et les Anciens de l’assemblée, en petit groupe, autour de la personne, en posant la main sur elle. C’était un geste de bénédiction. On garde aussi une place dans le culte pour la prière pour les personnes malades, etc. » « La prière est un moment fort du culte, reconnaît Naïna.

 

Certains dimanches, je ne comprends pas ce qui se passe. Je suis satisfait de la préparation, de l’enchaînement des chants, mais quand je préside, je sens que c’est lourd et cela se ressent lors du moment de prière. D’autres fois, cela fuse au niveau des prières ». Même si la préparation est importante, on se souvient qu’on ne contrôle pas tout. Et comme le relève Naïna : « la communion fraternelle, on ne peut pas la produire ».

 

 

Donner la parole à l’Eglise…

 

« Lors du temps de partage, explique Jean-Luc, le président demande si quelqu’un a un texte, une exhortation ou propose de « rebondir » sur le message. Cela augmente la notion d’appropriation et de communauté. Récemment, on a « rebondi » après une prédication sur le texte de Mt 11.28. Cela a été éminemment personnel, encourageant, édifiant. Cela fusait de partout. »

 

Le déroulement de ce genre de moments dépend notamment du président. Savoir mettre les gens à l’aise, poser des questions pertinentes en relation avec le message ou le thème éventuel du culte. Ne nous privons pas d’une parole édifiante de l’un, du témoignage d’un vécu de l’autre. Il me semble que les personnes « partagent » volontiers quand cela vient dans la continuité de ce qui a été abordé.

 

« On sent quand il y a un fil conducteur, confie Naïna. Et le partage va s’inscrire dans cette ligne directrice. A Brumath, le président prévenait deux ou trois personnes des questions qu’il allait poser pendant le culte. Cela permettait de faire participer ceux qui ne prendraient pas la parole spontanément et qui ont des choses à dire. » « Et puis, ajoute Virginie, avoir quelques interventions (partages ou lectures) qui ne viennent pas de la chaire, cela casse un peu les stéréotypes. » Jean-Luc souligne aussi l’avantage d’avoir « des équipes différentes qui animent le culte. Cela aide à l’appropriation. »

 

 

Quelle disposition de salle ?

 

Rentrez dans une église en dehors des moments de réunion et regardez la salle. Certaines sont installées comme une salle de conférence – chaises bien alignées pour écouter un orateur. D’autres utilisent leur espace pour ranger les chaises en plusieurs secteurs, formant plus ou moins un arc de cercle (ou ce qu’on peut avec ce qu’on a). Dans ce cas-là, on se voit tout en ayant la possibilité de voir celui qui parle ou ce qui est projeté. Question de détail ? Certes, la disposition ne fera pas la communion et reste une question secondaire. En fait, comme beaucoup de questions pratiques, elle reflète, plus ou moins consciemment d’ailleurs, une vision.

 

Quelle conception voulons-nous développer ? Une installation qui permet aux personnes de se voir les unes les autres ainsi que l’orateur, d’être moins éloignées, permet autant l’écoute que la salle « conférence ». Cependant, elle favorise en plus l’aspect communautaire, le sentiment d’être ensemble devant Dieu. Certaines salles sont plus faciles à installer que d’autres. La question est davantage que l’installation soit réfléchie en fonction de ce qu’on recherche.

 

 

Que tout se fasse pour l’édification…

 

On vient de réfléchir sur des aspects de forme par rapport au culte, où chacun n’agira pas forcément de la même manière, et où on se complète. On a abordé aussi la participation des uns et des autres, et la communion fraternelle… des questions où certains craindraient peut-être que les interventions partent un peu en longueur ou dans différents sens. Certes, il faut gérer les participations, mais ne pas s’en priver : c’est un enrichissement mutuel. 1 Corinthiens 14.26 laisse la place à la participation de chacun avec ce principe : « … que tout se fasse pour l’édification. » Et la suite du chapitre, au verset 33, nous rappelle que « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. »

 

M-C.F