Prière et tempérament1

 

 

Évangéliser aujourd’hui
Rubrique de la Commission d’Évangélisation et d’Implantation d’Eglises (CEIE) des CAEF

 

Une des illustrations les plus remarquables du pouvoir de la prière peut être tirée de la vie de Moody. La prière explique sa carrière incomparable et unique de revivaliste.

 

La dernière fois que je l’entendis, écrit S. D. Gordon. ce fut dans sa propre église de Chicago et, si je ne fais erreur, quelques mois avant sa mort. Un matin, dans cette vieille église, célèbre par son influence, il nous raconta le début de son ministère d’évangéliste. Il remonta jusqu’en 1871, où il décida d’aller à l’école des grands prédicateurs de l’Europe : « J’arrivais à Londres, et là je profitais de toutes les occasions possibles d’entendre les prédicateurs anglais comme Spurgeon au Metropolitan Tabernacle. Un pasteur m’ayant vu distribuer des traités et prêcher dans un parc me pria de venir dans son église le jour suivant. J’acceptais son invitation. Je me trouvais en face d’une grande affluence de fidèles. Je parlais, mais à présent encore, il me semble que c’est le travail le plus pénible que j’aie jamais accompli. Je ne sentais aucun lien entre l’auditoire et moi ; tous ces visages étaient impassibles ; ils ne répondaient pas à ma voix ; vraiment, ils semblaient être sculptés dans la pierre ou dans la glace. Quelle corvée ! …

 

Le soir, ce fut la même chose : salle pleine, auditoire respectueux, mais ne manifestant aucun intérêt, ne vibrant pas. Et de nouveau j’étais au supplice quand tout à coup, au milieu de mon discours, survint un changement. Il me sembla que les portes du ciel s’ouvraient et qu’un souffle vivifiant en descendait. L’atmosphère du bâtiment se transforma : l’expression de mes auditeurs, elle aussi, se transforma. J’en fus si impressionné qu’à la fin de ma prédication, j’invitais ceux qui voulaient être chrétiens à se lever. Je pensais que quelques auditeurs répondraient à mon appel ; aussi fus-je stupéfait de voir des groupes entiers. Je me tournais vers le ministre de l’église et lui dis : ‘’ Qu’est-ce que cela veut dire ? – Je vous assure que je n’en sais rien, me répondit-il ’’… Je fus invité à rester dix jours. Le résultat de ces dix jours fut que l’Eglise s’augmenta de quatre cents membres et que les autres Eglises reçurent, par contrecoup, un élan et une impulsion extraordinaires ».
 

« Travaillez comme si toutes choses dépendaient de votre travail, et priez comme si toutes choses dépendaient de vos prières. »

William. Booth

 

 

… Et maintenant, comment expliquer l’œuvre merveilleuse qui se fit ce dimanche-là et les jours qui suivirent ? Moody expliquait dans l’un de ses derniers sermons, qu’il n’en était pas l’initiateur. Il s’était évidemment passé quelque chose de mystérieux pendant ces dix jours à Londres. Moody, avec sa pénétration habituelle, entreprit de découvrir ce secret. Il apprit qu’une femme, membre de l’Eglise où il fut invité, devenue handicapée, priait depuis longtemps que Dieu apporte un renouveau à son Eglise. Elle ne pouvait même plus participer au culte. Elle demandait au Seigneur depuis deux ans que Moody, jeune évangéliste de Chicago, presque inconnu, auteur d’un article qui l’avait émue, puisse venir à son Eglise. L’après-midi de sa venue, sa sœur lui fit remarquer qu’il avait prêché le matin. Elle fut remplie de joie. Elle demanda de manière instante que Dieu agisse avec puissance lors du service du soir.
 

Moody rencontra cette femme. Il garda toute sa vie en mémoire l’efficacité de ces prières et attribua les fruits de son ministère à la prière fidèle de plusieurs personnes, dont cette femme.
 


Note

 

1. : Adaptation d’un témoignage de S.D.Gordon (tiré de son livre, Simples entretiens avec la prière, Editions Viens et Vois), publié en anglais en 1904. Adaptation réalisée par Reynald Kozycki.