Témoins en zone rurale

 

interview

 

 

« Constance à Coutances » par Norbert Laffin

 

On entend assez souvent qu’il est recommandé de démarrer une Église dans des villes de plus de 20.000 habitants… Pas de chance pour la cité épiscopale de la Manche, avec à peine la moitié du nombre requis ! C’est pourtant là, à Coutances, que le Seigneur nous a placés – depuis 17 ans maintenant. Le mot est dérivé de Constantia ou constance. Ce nom pourrait résumer notre programme. Persévérance dans l’utilisation de quelques « chemins creux » du bocage normand qui nous permettent d’aller à la rencontre des catholiques « de culture ».

 

 

Nous cherchons la constance dans les contacts avec les autorités laïques et religieuses de la ville (par des visites de courtoisie, des envois réguliers, les « 7 jours de prière pour la France »), dans les informations régulières données à la presse locale (et elle est lue !), dans le stand biblique du marché qui n’attire toujours pas la foule mais occupe bien le terrain. Les calendriers apportés par les membres de l’assemblée à des voisins ou des amis permettent un rayonnement jusque dans les campagnes. Ces personnes d’ailleurs aiment venir en ville visiter nos nouveaux locaux : pour un concert, une fête de Noël, une projection de film.

 

La construction du nouveau Centre Évangélique Protestant sur un terrain proposé par la municipalité a permis de franchir une étape. Les membres et visiteurs viennent aussi des environs. Actuellement, entre 25 et 40 personnes s’y réunissent le dimanche matin. Les clubs d’enfants, de pré-ados et de jeunes ont toujours un caractère familial. Il faut du temps, beaucoup de temps, de la patience, de la constance. Tout s’inscrit dans la durée. Comme le bocage normand où tout bouge plus lentement.

 

 

Témoignage de Peter Rapp (CAEF Alençon)

 

Nos Églises se situent dans la Manche et l’Orne. La plus grande ville, avec environ 30.000 habitants est Alençon. Les autres villes ont entre 5 et 20.000 habitants. L’assemblée d’Alençon a commencé à voir le jour en 1994. Trois à cinq personnes déjà chrétiennes se sont réunies dans l’appartement de la famille missionnaire.

 

Après quelques années de persévérance dans l’annonce de l’Evangile, la méfiance de la population a commencé à s’amoindrir. L’engagement dans les associations locales et les clubs sportifs a porté ses premiers fruits. Après 13 ans de témoignage, on peut constater que l’assistance a évolué. La plupart des personnes qui assistent actuellement au culte n’ont pas été atteintes par nos efforts d’évangélisation directs.

 

Certains s’étaient déjà convertis dans une grande ville auparavant, d’autres sont venus simplement en voyant l’enseigne accrochée à la salle, d’autres, c’est la vitrine de l’Église qui les a intrigués, ayant apprécié le contenu des affiches. Le petit stand sur le marché a permis à la population un certain nombre de contacts avec le missionnaire que plusieurs trouvent malgré tout sympathique et pas seulement sectaire. Nous passons parfois par des temps de découragement, puis par des temps d’encouragement lorsque de nouvelles personnes viennent régulièrement, permettant ainsi de donner un nouveau souffle.

 

Un exemple de découragement serait l’annonce d’une famille qui doit déménager à cause du travail. Nous sommes encouragés par le zèle de certains de nos membres qui essaient de gagner leur voisins, les invitent à des rencontres, mais ils les voient souvent faire marche arrière, et parfois revenir après des années.

 

Nous savons que le Seigneur est à l’oeuvre et bâtit son Église, même avec les habitants du Nord-Ouest de la France, mais il faut persévérer…