Les jeunes et l’engagement dans l’Eglise

 jeunes-cafe

 

par Annick WAECHTER

 

 

Parler de l’engagement des jeunes dans l’Eglise, c’est remettre en cause chacun de nous. Ces lignes ne sont pas le résultat d’un sondage qui pourrait refléter la réalité du vécu dans nos assemblées, loin de là. Quelques remarques de jeunes, quelques remarques de responsables d’Eglise, suffiront à susciter des pistes de réflexion sur différents thèmes… si vous n’y aviez pas déjà pensé !

 

 

Qui sont-ils ?

 

Le groupe qu’on appelle « jeunes » semble avoir à peu près entre 16 et 25 ans. C’est difficile de dire quand on en sort, mais le jour où l’on prononce soi-même le terme de « jeunes » pour désigner les autres, c’est qu’on ne l’est plus !

 

 

Chrétiens ?

 

Malheureusement pas tous. Eux-mêmes le disent : Tous les jeunes n’ont pas forcément pris la décision de suivre Jésus, et leur choix doit être respecté (mais ils souhaitent cependant qu’on prie pour eux !).

 

 

Engagés ?

 

C’est un terme qui pourrait servir de label de qualité à leurs yeux. Même si ça ne garantit pas une vie personnelle intense avec Dieu, c’en est un fruit et l’enfant que le jeune était à l’école du dimanche pendant des années l’a bien enregistré. Voilà ce que recherche une jeune fille : être engagée et reconnue comme telle, sans sentir de craintes quant à ce qu’elle fait.

 

Mais à partir de quand est-on « engagé » ? Pour l’un, participer au culte signifie déjà être engagé ; un autre cumule des responsabilités au groupe de jeunes et à l’école du dimanche, rengagement semble donc correspondre à un état d’esprit, plus qu’à un nombre d’activités. Il faut se souvenir que l’engagement de chacun dépend de la maturité acquise, et qu’il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier.

 

 

Consommateurs ?

 

Un pasteur disait récemment : Les jeunes peuvent donner l’impression de consommer, je crois que cela n’est pas vrai ; ils apprennent, ils regardent, ils observent les adultes dans l’Eglise. On ne peut leur demander le même investissement de temps, il faut les aider à vivre l’Eglise et dans l’Eglise en fonction de leur démarche spirituelle et de leur maturité.

 

Parfois ce que les jeunes peuvent faire dans l’Eglise n’est pas toujours considéré comme un engagement par les uns ou les autres alors que c’en est un pour eux.

 

 

Leurs priorités

 

Remarque d’un responsable : les jeunes répondent ‘présents’ en fonction des disponibilités laissées par les études et les parents. En effet, chaque famille a une notion différente des priorités dans les activités de leurs enfants ; il arrive que même le culte soit sacrifié au profit des études. Ce qui laisse pensif…

 

Pourtant certains en veulent. Soupir de l’un d’eux : En théorie, l’action dans l’Eglise est plus importante, car il s’agit de mon Eglise ; mais il m’est plus facile et plus agréable de m’engager dans des activités hors Eglise, car c’est souvent « entre » jeunes et « pour » les jeunes. Et ce qui est demandé, je peux le faire (exemple : hors Eglise, ces deux derniers dimanches, j’ai pu participer activement au culte d’une autre Eglise et à la louange de tout un week-end alors que dans mon Eglise cela arrive au maximum une fois l’an…).

 

 

La part de l’Eglise

 

De toute l’Eglise, car les responsables et les animateurs du groupe n’ont pas le monopole de la charge des jeunes : chaque membre peut avoir le souci de lier une amitié avec un jeune, pour l’accompagner, lui montrer de l’intérêt, l’aimer tout simplement.

 

Alors qu’un jeune reproche : On ne nous laisse pas toujours nous engager, on ne nous fait pas toujours confiance, un autre reconnaît que son pasteur et plusieurs des membres/ont tout leur possible pour favoriser l’engagement des jeunes dans l’Eglise. Finalement, la vraie question est celle de ce pasteur : Quelle place leur laisse-t-on pour être vraiment des acteurs ? Nous devons reconnaître notre frilosité à leur laisser des responsabilités.

 

Quoi qu’il en soit, plusieurs jeunes n’attendent, pour s’engager, qu’une sollicitation, une formation !

 

 

La part des jeunes

 

Qu’ils proposent leurs idées, posent des questions, se portent volontaires.

 

Et peut-être que leur besoin d’être dans des activités « pour » les jeunes et « entre » jeunes devrait s’estomper pour pouvoir se joindre aux autres membres de l’Eglise dans les réunions existantes, en se rappelant que les aînés ont beaucoup de choses à apprendre à qui veut bien écouter ; dommage qu’on l’oublie.

 

 

 

Alors, les jeunes sont-ils l’avenir de l’Eglise ?

 

Cette petite phrase, beaucoup la comprennent comme un défi, un stimulant pour prendre soin des jeunes, ce qui est positif. Mais parfois ne fait-on pas porter un poids énorme en projetant sur eux nos désirs, nos rêves…

 

En guise de conclusion, je vous laisse cette remarque d’un jeune : l’avenir de l’Eglise se situe plutôt dans sa capacité à intégrer et à laisser agir et s’engager toutes les personnes qui sont là aujourd’hui, pour qu’elles soient là encore demain et que cette dynamique reste.

 

 

A.W.