Les piliers de l’islam

 

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par Jamil Chabouh

 

 

Le mot Islam signifie en langue arabe « soumission, obéissance » ; c’est ainsi qu’on désigne par exemple un combattant qui dépose les armes et se rend parce qu’il s’estime vaincu. La soumission dont il est question dans l’Islam ne revient qu’à Dieu, et à lui exclusivement. Et c’est ce que prêche l’Islam en tant que religion : soumission et obéissance totales à Dieu.

 

Et cette obéissance va se concrétiser par le respect des cinq piliers de l’islam qui sont la confession de foi, la prière, le jeûne, l’aumône et le pèlerinage ; on y ajoute parfois la justification décisive, qui permet la guerre sainte, mais pas dans la grande majorité des écoles juridiques.

 

1) La confession de foi

 

La CHAHADA, la confession de foi, doit être prononcée en arabe et avec une intention droite pour être musulman : « J’atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu, et que Muhammad est son prophète ». L’unicité de Dieu est proclamée ainsi que l’apostolat de Muhammad.

 

 

2) La prière

 

C’est l’élément essentiel du culte musulman, désigné par Muhammad comme le pilier de la religion et la clé du paradis.

 

La prière doit être accomplie cinq fois par jour, précédée d’ablutions rituelles avec une attitude de prosternation. Cela rappelle au musulman son statut de serviteur adorant ; il est appelé à comparaître devant Dieu pour implorer son aide, lui manifester sa soumission (gestes de prosternation depuis la station debout jusqu’au front touchant le sol), et lui demander pardon pour toutes les fautes qu’il aurait commises.

 

C’est aussi un acte communautaire par lequel tous les musulmans adorent ensemble leur Dieu. La prière peut s’accomplir en tout lieu, sauf celle du vendredi pour laquelle il faut se rendre dans une mosquée où, en rangs serrés, les musulmans suivent les gestes de l’Imam qui dirige la prière.

 

A la fin de chaque prière, tout musulman adresse à ses deux anges accompagnateurs de droite et de gauche ses souhaits de paix en arabe.

 

 

3) Le jeûne

 

Selon une citation du prophète, c’est le devoir religieux le plus cher au coeur de Dieu. Le musulman observe le jeûne du mois de Ramadhan, qui consiste à ne pas boire, ni manger, ni fumer, ni avoir des relations conjugales pendant tout le mois entre le lever et le coucher du soleil. Il célèbre aussi le mois durant lequel et selon la tradition musulmane, Muhammad a reçu la révélation, le Coran.

 

Tous les musulmans respectent ce jeûne à cause de leur foi, de la crainte de Dieu et du jour du jugement. C’est ainsi qu’ils expriment leur soumission à Dieu. Le jeûne n’est pas obligatoire pour les femmes enceintes, ou qui allaitent, les voyageurs, les jeunes enfants ou les personnes âgées trop faibles ou malades, et les soldats en guerre.

 

Du point de vue communautaire, le riche connaît la faim et peut se solidariser avec le pauvre. C’est aussi le mois de la réconciliation sociale, du pardon.

 

La fin du Ramadhan est saluée par une des deux principales fêtes musulmanes, « la fête de la rupture ».

 

 

4) L’aumône légale

 

La ZAKAT, l’aumône légale, diffère sur plusieurs points de l’aumône volontaire ou spontanée. C’est un acte communautaire qui vise à purifier les biens de ce monde en en restituant une partie à Dieu. Ces produits (argent, or, marchandises, bétail…) sont remis à l’Etat (s’il est islamique). Il en sera retenu une partie pour l’Etat et le reste distribué aux pauvres, aux esclaves désireux de s’affranchir, aux endettés pour une cause pieuse, aux volontaires pour la guerre et aux voyageurs.

 

La Mosquée de Paris récolte la Zakat pendant les derniers jours du Ramadhan pour ensuite distribuer cette somme aux plus nécessiteux.

 

Le musulman purifie ainsi son âme, expie ses péchés nés de l’égoïsme humain et d’une mauvaise gestion des biens matériels.

 

 

5) Le pèlerinage

 

Le pèlerinage à la Mecque est obligatoire une fois dans la vie de chaque musulman ou musulmane. Il dure environ deux semaines. Les pèlerins y affluent, revêtent une tenue blanche, symbole d’un état de purification, visitent plusieurs lieux et pratiquent divers rites. Chaque année, on compte près de deux millions de musulmans recherchant ainsi le pardon de leurs péchés par cet acte.

 

Comme le Ramadhan, le pèlerinage se termine par une grande fête, celle du sacrifice, en commémoration du sacrifice qu’Abraham était prêt à offrir à Dieu.

 

Il faut ajouter encore LE JlHAD qui, pour les fondamentalistes, est le 6e commandement. Ce mot signifie « lutte jusqu’à la limite de ses forces », et non pas à proprement parler « guerre sainte » comme on le traduit souvent à tort. Un homme qui fait tout son possible physiquement ou moralement, ou qui utilise ses biens dans la voie de Dieu, pratique le Jihad, c’est un MOUJAHID.

 

Selon Muhammad, le plus grand Jihad reste celui de l’âme.

 

Bien sûr, dans le langage de la Chari’a, ce mot est utilisé pour la guerre que l’on mène au nom de Dieu contre ses oppresseurs ; et elle incombe à tout musulman. Ainsi, si un état islamique est attaqué par une puissance non musulmane, tout citoyen de ce pays doit être volontaire pour le Jihad. La soumission à ces commandements et leur pratique représentent l’un des aspects les plus fondamentaux de l’Islam ; mais selon le Coran, l’essentiel est l’intention qui anime le musulman.


J.C.

 

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