Au lieu d’un emploi séculier, le ministère

 Travail de la terre

 

par Alfred KOPP

 

 

De nationalité allemande, je suis arrivé en France au début de 1968, pensant chercher un travail séculier et travailler à côté de mon emploi à l’évangélisation. J’avais sollicité un soutien spirituel et une aide matérielle pour l’achat de littérature à distribuer. Mais le Comité de mission auquel je m’étais adressé trancha : Je travaillerais à plein temps dans l’œuvre de Dieu.

 

Un petit groupe se réunissait à Palaiseau. Un seul frère avait les qualifications nécessaires pour développer ce groupe, mais il était souvent en déplacement.

 

Je m’y impliquai, et il me semblait que 50% de mon temps suffirait bien pour ce ministère. Mais petit à petit, précisément parce que j’avais du temps pour le faire, je découvris les besoins de ma ville, des environs, et de la France. En me mettant au travail, les 100% de mes journées furent vite remplis ! J’avais de moins en moins de temps pour l’Eglise de Palaiseau à cause de déplacements pour l’évangélisation, et pour l’implantation d’une Eglise « fille » dans la région. Aussi les frères responsables firent-ils appel à l’un d’entre eux qu’ils engagèrent à mi-temps. Mais à son tour lui aussi fut bien vite débordé et il fallut le soutenir financièrement à plein temps pour le ministère sur place.

 

Mais au bout de quelques années, ce frère démissionna, et les autres frères responsables durent fournir des efforts supplémentaires pour maintenir les activités et celles liées à la mise en place de la seconde Eglise « fille » de Palaiseau. Les deux œuvres se sont développées et ont tenu le coup. Je les aidais moi-même autant que possible.

 

Cependant, la prospection à l’extérieur de l’Eglise devenait de plus en plus difficile. Les responsables n’avaient pas seulement des familles, mais leurs activités professionnelles étaient prenantes, les obligeant à de nombreux déplacements. Chacun languissait dans l’Eglise après quelqu’un qui, au sein de l’équipe dirigeante, pourrait consacrer à nouveau tout son temps à l’œuvre sur place. L’Eglise fit donc appel à un nouveau serviteur à plein temps. Il ne s’agissait pas simplement d’assurer le maintien de l’assemblée et de sa « fille ». Chacun avait la vision que l’œuvre devait s’étendre. Mais il ne fallait pas non plus que ceux qui se donnaient à fond s’essoufflent ou même croulent un jour sous leur tâche.

 

Je peux simplement dire que pour moi-même ces 32 ans à plein temps furent bien remplis. Si j’avais dû prendre un emploi séculier qui aurait mobilisé mes journées, une grande partie du travail spirituel entrepris n’aurait pu se faire.

 

De tout mon cœur, je bénis le Seigneur d’avoir pu être ouvrier dans sa moisson. Selon son désir exprimé en Matthieu 9.38, je prie pour d’autres ouvriers. Et que beaucoup soient encore des ouvriers à plein temps !

 

A.K.