Comment ça va ?

 amis

par Pierre GADINA1

 

 

 

– Bonjour, comment allez-vous ?

 

 

– Très bien, merci, et vous ?

 

 

– Et à la maison, tout va bien ?

 

 

 

 

C’est ainsi qu’on s’accoste. C’est ainsi qu’on se salue entre amis, parents, voisins, collègues. On se serre la main, on se dit : Bonjour, bonsoir, et on pose la question : Comment allez-vous ?

 

 

Généralement on répond : « Très bien ; ça va très bien » ; même quand ça ne va pas comme on voudrait ! Quelquefois cela va très mal. Et l’on répond quand même : Oui… ça va ! merci ! Le ton est peut-être froid, désabusé, mais on le dit quand même.

 

Parce qu’on ne veut pas ennuyer les autres avec ses histoires.

 

Parce qu’il faut garder ses peines pour soi.

 

Parce que… c’est l’habitude.

 

C’est si banal de dire : Ça va ! On fait aller ! C’est une façon pratique de changer de sujet et de parler d’autre chose. De la pluie et du beau temps.

 

Il y a fort longtemps que les hommes se saluent ainsi, par courtoisie. J’ai trouvé dans la Bible un récit datant d’à peu près mille ans avant Jésus-Christ, dans lequel se trouve une salutation presque semblable à celle que nous employons encore aujourd’hui2. Il est question d’une femme désireuse d’avoir une entrevue avec un prophète et qui rencontre en chemin son serviteur. Ce dernier demande à la femme :

 

– Te portes-tu bien ?

 

 

– Ton mari et ton enfant se portent-ils bien ?

 

 

 

La femme répondit :

 

– Bien.

 

Si ce n’était le cadre oriental et séculaire dans lequel se situe le récit, on se croirait au coin de la rue, en attendant le bus, écoutant d’une oreille distraite les propos insignifiants d’un homme et d’une femme qui se rencontrent fortuitement.

 

La femme, pourtant, cherchait le prophète pour un motif grave. Son unique enfant était mort. Et comme elle était restée longtemps sans en avoir, sa détresse était sans nom. Elle répondit cependant à celui qui l’interrogeait : Tout va bien.

 

Ainsi l’on trompait, voici trois mille ans déjà ! Ainsi l’on trompe encore aujourd’hui, on donne le change, on jette de la poudre aux yeux quand on répond : Ça va ; ça va, alors que ça va mal !

 

Je ne commenterai pas ce récit de la Bible, quoiqu’il soit des plus intéressants. Je désire plutôt vous poser la question et vous demander d’y répondre en toute honnêteté :

 

– Comment allez-vous ? Comment va votre conjoint ? Comment va votre enfant ? Comment vont vos enfants ?

 

Vous penserez probablement que ça ne me regarde pas…

 

Dans le récit biblique, le serviteur questionne la femme de la part de son maître. C’est aussi de la part de mon Maître que je vous interroge en ce moment :

 

Parce qu’il s’intéresse à vous, à vos circonstances, à votre sort.

 

– Tout va-t-il bien pour vous ? 

 

Si vous pouviez voir en cette interrogation autre chose qu’une banale formule de politesse ! Si vous pouviez y discerner l’intérêt réel, affectueux, plein de sollicitude que Dieu vous porte ! Il s’occupe de vous. Il vous aime ! Il veut vous rendre heureux, heureuse.

 

Vous êtes malade ? Vous souffrez ? L’avenir vous inquiète ? Vous devez faire face à une situation sans issue ? Vous n’avez personne pour vous aider ? Ecoutez Dieu vous dire : « Tout va-t-il bien ? »

 

Mais II le sait déjà, puisqu’il sait tout, me direz-vous.

 

C’est vrai qu’il le sait, Lui qui connaît tous les détails de votre vie. Il vous invite cependant à tout Lui dire, comme s’il ne savait rien.

 

C’est si bienfaisant de pouvoir tout dire à quelqu’un qui nous comprend, qui nous aime, qui veut notre bien ; de pouvoir se soulager auprès d’une oreille attentive, de pouvoir vider son sac, tout son sac… Jésus a dit : Venez à moi, nous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos de vos âmes, de nouvelles raisons de vivre.

 

Ton mari va-t-il bien ? demandait le serviteur du prophète.

 

Si Dieu s’intéresse à nous, personnellement, II s’intéresse aussi à ceux qui nous touchent de près, et spécialement à celui ou celle qui partage notre vie. Vous le savez comme nous, tout ne va pas toujours bien dans le domaine matrimonial, même dans les ménages modèles.

 

Un professeur de psychologie, qui a reçu des milliers de confidences, disait : « Quand, après vingt-cinq ans de mariage, des époux peuvent dire qu’il n’y a jamais rien eu entre eux, c’est qu’ils mentent, ou que l’un des deux a tellement écrasé l’autre que ce dernier n’a jamais osé réagir. » Je ne connais pas de ménage qui n’ait eu ses frottements, ses difficultés, voire même ses ouragans.

 

Mais tout est réparable quand on peut, entre époux, se retrouver dans la prière, se demander mutuellement pardon, et ensemble, joindre les mains pour implorer la miséricorde et le pardon de Dieu.

 

Tout va-t-il bien pour votre conjoint ?

 

Est-il heureux avec vous ? Avez-vous réellement répondu à son attente ? Etes-vous l’époux affectionné et fort auprès duquel elle peut trouver en tout temps un refuge contre les tempêtes de la vie ?

 

Si vous faites passer vos intérêts avant les siens, tout ne va pas bien pour elle. La réciproque est vraie.

 

Tout va-t-il bien pour l’enfant ?

 

C’est aux parents maintenant que Dieu pose la question. Vous le savez bien, il ne suffit pas à l’enfant d’avoir bonne nourriture et bon gîte ; autrement dit d’être soigné comme un gentil petit animal. Il lui faut surtout et avant tout la présence, la tendresse et l’amour de ses parents, ainsi qu’une solide éducation chrétienne.

 

C’est l’évidence, nous ne pourrons jamais donner à nos enfants des richesses spirituelles si celles-ci nous manquent. C’est pourquoi il importe que les parents soient au point quant à leurs relations avec Dieu. Rien ne sert de leur prêcher la morale si la mésentente règne au foyer. Nos enfants seront ce que nous aurons fait d’eux. Leur éducation est une bien grande tâche pour laquelle nous avons besoin du secours de Dieu.

 

– Tout va-t-il bien pour toi ?

 

 

– Tout va-t-il bien pour ton conjoint ?

 

 

– Tout va-t-il bien pour l’enfant ?

 

Donnez maintenant votre réponse à Dieu. Et si vous deviez dire : Non, ça ne va pas, relisez cette parole de la Bible : Dieu peut, par sa puissance qui agit en nous, faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons3.

 

Il a la solution de votre problème. Il suffirait peut-être de la .lui demander avec foi.

 

P.G.

 


 NOTES

 

1. : Texte tiré de Ainsi va la vie (Edit. Paroles de Vie, 1963).

 

2. : 2 Rois 4.26.

 

3. : Eph 3.20-21.