Editorial du n°5 Septembre-Octobre 1996

 

« Tolérance dévoyée »

 

Par Francis BAILET

 

 

Tolérance… ce mot chante comme ceux de douceur, de paix et d’amour. Personne ne se prive de ce chant aujourd’hui. Il est dans tous les coeurs et sur toutes les lèvres. Il est dans l’air du temps aussi. Un air pollué qui souille les êtres et les choses, et pénètre jusque dans les mots,

 

Tolérance… le mot est beau et la vertu qu’il évoque est grande. Mais ce mot est ambigu et la vertu se transforme en laxisme. La tolérance est aujourd’hui dévoyée. Elle ne concerne plus seulement les relations entre les hommes, mais les rapports entre les idées ; elle n’est plus respect et amour du prochain, mais confusion des valeurs et relativisme des idées. Il n’y a plus de vérité absolue. Toutes les doctrines se valent. Toutes les religions se valent. Aucune ne permet d’accéder à une vérité totale et certaine. Au nom de la tolérance, le Vrai, le Beau, le Bien sont aujourd’hui dévalués. L’intolérable est toléré, la censure interdite. La tolérance est désormais une arme aux mains de ceux qui présenteront bientôt leurs idées et leurs comportements comme la norme.

 

C’est avec raison que A. Soljénitsyne dénonce vivement ceux qui « voient dans le pluralisme la plus belle conquête de l’histoire, le bien suprême de la pensée, la plus haute vertu de la vie occidentale ». Le pluralisme n’est pas l’expression de la vérité. « Il se dégrade en indifférence, perd toute profondeur, se dilue dans le relativisme, dans le non-sens, dans le pluralisme des errements et des mensonges. »

 

Quelle est l’idée juste de la tolérance ? Quelle est sa vraie nature ? SERVIR vous invite à la réflexion en vous recommandant aussi le septième cahier de Semailles et Moisson : « TOLÉRER la TOLÉRANCE ? » La vérité de l’Evangile, sa force, sa beauté, son merveilleux message d’espérance ne sont pas connus. Les hommes ne savent pas vers qui se tourner. Ils tournent en rond. Pour leur faire découvrir le seul chemin, notre tâche de témoins de Jésus-Christ est immense. Mais nos armes ne sont pas humaines. Leur puissance est de Dieu qui les rend capables de renverser les forteresses des faux raisonnements (2 Co 10.4-5).

 

Frank Horton dit sans ambiguïté la vérité de l’Evangile. Il affermit ainsi nos convictions et renouvelle notre hardiesse pour proclamer tout le dessein de Dieu.

 

Plusieurs témoignages du passé et d’aujourd’hui complètent ce numéro de l’automne que vous lirez avec profit. Bonne lecture et bonne réflexion pour un renouveau dans l’Amour. Amour de la Vérité, amour pour tous hommes, quelles que soient leur race, leur culture ou leur croyance.

 

Francis BAILET