Histoire des C.A.E.F.


 

Histoire des CAEF1

 

COUP D’OEIL SUR LEUR HISTOIRE (5)

 

vieille ville 

 

par Jean-Pierre Bory

 


On se souvient qu’à Genève, dans les premières années du XIXe s., un petit groupe d’étudiants en théologie avait redécouvert le message de la grâce en Christ et fondé des assemblées en Suisse romande. Plusieurs d’entre eux furent exilés vers la France où ils ne tardèrent pas à créer de nouvelles églises évangéliques2. Plus tard, depuis 1837, J.N. Darby évangélisa la Vallée du Rhône, le Massif Central et fonda dans ces régions et en quelques autres endroits des assemblées qui suivirent naturellement ses enseignements.




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Il fallut attendre la fin du XIXe s. pour voir naître de nouvelles assemblées « ouvertes », celles qui s’appelèrent plus tard « Communautés et Assemblées Évangéliques de France », le plus souvent aujourd’hui désignées par les initiales C.A.E.F. En 1897, la revue des assemblées de Suisse romande, Semailles et Moisson3, publiait la liste des assemblées « larges » se réunissant en Romandie à ce moment-là et mentionnait aussi celles de France ; il n’en citait que 4 : Paris, Die-en- Drôme, Vallauris et Cannes dans les Alpes-Maritimes.



LES PREMIERS PIONNIERS4

 

Ces premières assemblées françaises ont été créées par des serviteurs étrangers dès la dernière décennie du XIXe s. en diverses régions de France : Fritz Widmer et Henri Contesse (de Suisse) sont signalés dans le pays de Montbéliard en 1897. Au tout début du XXe s., on peut suivre Gabriel Contesse dans les Alpes, de Die à Digne. D’autres venaient périodiquement d’Angleterre ou encore de Suisse, tel M. Waelti de Genève. Une assemblée exista quelque temps à Marseille avec un M. Willy.


Un groupe de croyants se réunissait à Apt (Vaucluse) édifié par le frère Szumlanski, malheureusement tué sur le front de Champagne en 1915 à l’âge de 25 ans. M. Ch. Guillot poursuivit un travail d’évangélisation à Thizy (Rhône), de 1912 à 1919 semble-t-il. Vers 1917, Victor Tissot s’installa à Toulouse pour y témoigner de Christ, mais il mourut en 1926. Ce n’est qu’à partir de 1920 que les assemblées commencèrent à se multiplier en France.


Grâce aux souvenirs de quelques vétérans de cette époque, ou de leurs enfants et petits-enfants, et aux archives de Semailles et Moisson et surtout de Servir en L’attendant, nous évoquerons le début des C.A.E.F dans les diverses régions de France. Commençons par la Côte d’Azur.



LES COLPORTEURS ITALIENS


Dans le dernier quart du XIXe s., Mme Isopel Cole, épouse du baronnet Lionel Cole, membre des frères en Angleterre, eut à coeur de témoigner de l’Evangile parmi les nombreux immigrés italiens établis sur la Côte française. Avec l’aide de riches Anglais, dont M. Brocklebank, résidant à Cannes, elle put ouvrir dans cette ville un local permettant des réunions d’évangélisation dirigées par M. Gian Baptista FALDA originaire du Piémont.


A la même époque, M. Nicolas BACCI, animait un petit groupe de langue italienne à Vallauris (5 km au-dessus de Cannes), mais il rentra au Piémont en 1891, transmettant le flambeau au gendre de G.B. Falda, M. Demaria.



M. Mauricio DEMARIA (né aussi en Italie en 1863) arriva donc en 1892 à Vallauris, « terrain vierge » disait-il, et continua d’y semer l’Evangile. Pendant 20 ans, il fut un infatigable colporteur biblique dans les Alpes Maritimes et sur la Côte. Des réunions s’organisaient dans des salles louées, ou en plein air de façon spontanée lors de tournées systématiques dans les villages : il lui arrivait de parcourir, à pied, 40 km dans la journée tout en évangélisant ! A Vallauris, il développa l’assemblée qu’il installa dans un beau local en 1896. Une salle fut ouverte à Antibes en 1899 et une autre à St Laurent du Var. En 1906 se créèrent les premières associations cultuelles prévues par la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat qui venait d’être promulguée.



L’Evangile ne laissait pas indifférent : à Vallauris, une dame malade refusa de voir le prêtre ; les gens du village saccagèrent la maison où vivait l’évangéliste, jetant meubles et affaires personnelles dans la rue ! Mais le Seigneur agissait : le village de Roussillon, privé de curé, invita M. Demaria pour des études bibliques régulières. Il en fut de même à St Sauveur en 1907 : un homme, dont l’épouse était malade depuis longtemps, demanda à quelques chrétiens de prier pour elle, et elle guérit. M. Demaria put alors y prêcher l’Evangile avec succès.


Il vécut ensuite quelques années à Cannes avant de retourner en Italie en 1912 où il continua son ministère dans les assemblées italiennes. Jusqu’à sa mort en 1945, il fut le rédacteur de leur revue, // Cristiano ; l’une de ses filles, Madame Meggazzini-Demaria, fut longtemps missionnaire en Sicile, d’abord avec son mari, puis seule après la mort de ce dernier.


Mais avant son départ pour l’Italie, M. Demaria avait vu arriver deux autres vaillants et bouillants Piémontais, chassés de leur pays à cause de leur foi : Antoine Ratto et Luigi Arnera.



Antoine RATTO se convertit à l’Evangile à la suite de circonstances impossibles à inventer ! Lisez plus loin le récit qu’en fit sa fille Marguerite qui avait 6 ans l’époque (« La Bible du mort », page 22 de ce numéro)5. Excommunié, chassé de chez lui par sa propre belle-mère (avec son épouse et ses jeunes enfants), il émigra en France en 1898. Là, il laissa bientôt son travail et devint colporteur biblique dans les Alpes Maritimes qu’il sillonna en tous sens, soutenu par la Société Evangélique de Genève. Une petite assemblée naquit à Cannes, près du Pont Carnot, et celle de Vallauris se déplaça à Golfe Juan. Sur l’initiative d’Antoine Ratto, en 1928, une assemblée fut fondée à Antibes, renforcée par l’arrivée de plusieurs familles venues d’Italie, dont les Ferraro et les Cacciabue.


Elle inaugura un local en 1930 qu’elle maintint ouvert presque tous les dimanches durant la guerre entre les alertes et malgré le départ forcé de plusieurs de ses membres. Elle organisa aussi des réunions régionales telle celle qui rassembla les croyants de la Côte à l’hôtel Antipolis le lundi de Pâques 1947. Joseph Pons fut le principal ancien de cette assemblée pendant une vingtaine d’années, jusqu’à sa mort survenue en 1957. Dominique Ratto, fils d’Antoine, qui vient de célébrer son centième anniversaire6 ainsi que sa famille en furent les fidèles depuis le début.


Luigi (Louis) ARNERA naquit en 1862 à Strevi, dans le Piémont. Jeune homme, il se destinait à la prêtrise (il faisait partie d’une famille catholique très pratiquante) et s’acharnait à combattre les « hérétiques » qui passaient dans son village ; Louis intervint même auprès de l’évêque pour lui demander de venir mettre ses ouailles en garde contre les prédicateurs itinérants !


Et c’est pour essayer de convaincre quelques-uns de ces hérétiques qu’il se mit un jour à lire sa Bible « catholique ». Mais c’est lui qui commença à se poser des questions ! Très discrètement, il assista à quelques rencontres tenues par des prédicateurs protestants, et lors d’une agape fraternelle, le 31 juillet 1898, il se convertit à « l’hérésie » !


Dès lors, comme l’apôtre Paul, il dépensa, pour annoncer à tous le salut gratuit en Christ, la même énergie que celle qu’il avait mise pour combattre l’Evangile. Le dimanche après sa conversion, sur les marches mêmes de l’église catholique, il expliquait aux gens du village, à ses amis, les raisons de sa foi nouvelle !


Il ne tarda pas à payer cher d’avoir abandonné le catholicisme : ses parents, ses amis, tous se liguèrent contre lui ; ils lui enlevèrent sa clientèle (il était tailleur), le prêtre déclara libres de toutes dettes les débiteurs de Luigi, et au bout de deux ans et demi il dut vendre ses biens pour nourrir sa famille de six enfants à l’époque. Sa belle-famille fit tout pour que son épouse Adélaïde se séparât de son « diable » de mari : « C’est vrai, répondit-elle, avant c’était bien un diable, mais maintenant il est devenu un ange, il est complètement transformé ! »

 

Luigi Arnera fit un voyage de reconnaissance en France et c’est là qu’il reçut une lettre pleine d’émotion de son épouse, qui lui disait que désormais, en plus d’être son épouse, elle était devenue sa soeur en Christ. En février 1900, ils durent s’expatrier et vinrent s’installer à Vallauris, tout près de Cannes.


Il se mit aussitôt à parcourir avec un vélo (fourni par l’église et devenu célèbre dans la région !) les alentours de Nice pour colporter la Bonne Nouvelle, touchant beaucoup de coeurs pour l’Evangile. Comme ses prédécesseurs, il cherchait en particulier à atteindre les Italiens qui avaient émigré sur la Côte française. En plusieurs endroits, de petits groupes de croyants se formèrent pour étudier la Bible : on en signalait à Nice, Menton, Golfe Juan, Contes, St Paul de Vence, St Laurent, Biot… A la suite de M. Demaria, il présida et développa l’assemblée (en langue italienne) de Cannes jusqu’en 1939 (en 1937, elle comptait 80 membres).


Vers 1930, à près de 70 ans, M. Louis Arnera restait infatigable : son fils Hector indiquait qu’à Ranguin, en 1932, se réunissait une petite assemblée de langue italienne, inexistante 4 ans plus tôt. En 1934, des réunions commencèrent au Cannet.


Louis Arnera mourut en décembre 1948, à l’âge de 87 ans à Cannes, au retour d’une longue tournée de réunions d’évangélisation en Italie. Il eut neuf enfants qui, à leur tour, furent tous engagés de diverses manières dans un service pour le Maître. Parmi ses enfants, trois furent particulièrement actifs dans le ministère en France :




LA FAMILLE ARNERA

 

Hector ARNERA ouvrit la première assemblée de langue française sur la Côte à CANNES, rue Louis Nouveau dans l’année 1920. Hector Arnera (1890-1972) en fut pendant de longues années le conducteur avec son frère Idalgo. (En 1930, un culte en italien y débuta sous la conduite de Louis Arnera qui en fut responsable jusqu’en 1939. Cette assemblée se francisa petit à petit et devint l’embryon de celle qui grandit plus tard à la rue Shakespeare, dont M. Mandirola fut ancien pendant de longues années.)


En 1963, le local de la rue Louis Nouveau fut voué à la démolition et ses membres rejoignirent les deux autres assemblées voisines, en particulier celle de La Bocca.


Hector Arnera voyagea beaucoup, visitant les assemblées et donnant un enseignement fondé sur l’Ecriture. Il composa de nombreux poèmes (plusieurs d’entre eux ont paru dans Servir) et des chants qu’il publia en plusieurs éditions du recueil « Chants de grâce et de gloire ». Il fut repris en 1972 à l’âge de 81 ans à Nyons où il s’était retiré.


Son frère Idalgo ARNERA (né en 1897) fut aussi très actif dans le ministère. Avec plusieurs de ses frères, il utilisait une roulotte qui lui permettait d’annoncer l’Evangile en plein air ; il visita ainsi de nombreuses localités en diverses régions de France et en Belgique ; c’était un excellent orateur et ses visites dans les églises étaient très appréciées. Il créa une imprimerie qui rendit de grands services aux églises, et qui, en particulier, imprima Servir de 1946 à 1954. Il décéda en 1979 à l’âge de 81 ans aussi.


Le troisième, Claude ARNERA (1895-1986) s’établit à Aubagne où il créa une assemblée en 1924, devenue aujourd’hui une Eglise Evangélique Libre .


Mais il y eut aussi des pionniers français ! Alfred OMER (1901-1983) fut un serviteur exemplaire :il s’était converti jeune en lisant un simple traité que lui avait remis Hector Arnera et avait accepté comme mission de la part du Seigneur de distribuer des écrits évangéliques et des portions de la Bible dans toutes les communes de France. La guerre ne l’arrêta pas : fonctionnaire dans un bureau à Vichy, il y continua ses distributions, s’intégrant au petit groupe de croyants d’Orléat. Son zèle et son amour des âmes ne se refroidirent jamais.


 

LA BOCCA ET SES CONVENTIONS

 

En 1942, à Cannes, M. Georges LEBON (décédé en 1984) parla de l’Evangile à une dame âgée, Madame Nervo, qui se convertit ainsi que son petit-fils. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1943, un premier bombardement aérien sur La Bocca (quartier Ouest de Cannes) tua de nombreuses personnes et sema la panique dans la population qui s’enfuit vers l’intérieur. Un groupe d’une quarantaine de personnes, hommes, femmes et enfants, dirigé par un cheminot quinquagénaire, M. Alphonse TEISSEIRE, fut recueilli par cette Madame Nervo, qui tenait une ferme à L’Aubarède.


Dans la grange où cette soeur leur servit une boisson chaude pour les réconforter, la conversation s’engagea sur la valeur de la foi dans des moments comme cela. Pendant ce temps, le petit-fils, Nino, avait été dépêché pour chercher le frère Lebon. Quand ce dernier arriva le lendemain, il trouva des personnes toutes prêtes à entendre l’Evangile. Hector Arnera, aussi averti, vint les enseigner. M. Teisseire et plusieurs autres personnes furent touchées par le message de l’Evangile et formèrent le premier noyau de l’assemblée de la Bocca qui se réunit d’abord dans la maison de M. Teisseire, puis dans une grande salle (l’ancien local de la C.G.T.! rue Aurélienne) qu’il put louer et qui accueillit des réunions communes avec les autres assemblées.


M. Teisseire resta une « colonne » de l’assemblée jusqu’à sa mort en 1976. Les frères de Cannes eurent un privilège particulier : témoigner auprès de plusieurs des personnages riches et célèbres qui avaient choisi de vivre dans cette ville : G. Lebon témoigna longuement auprès de Maurice Chevalier, le frère Simonucci évangélisa à plusieurs reprises la Begum et d’autres grands chez qui il faisait des travaux comme artisan…



Les 8, 9 et 10 juin 1946, l’assemblée organisa une 1ère Convention de Pentecôte à Cannes-La Bocca7 : l’invitation portait la mention « apporter tickets » pour organiser le repas en commun (tickets de rationnement encore nécessaires pour acheter pain, viande…). Hector Arnera en assura l’organisation : Samuel Squire, Pierre Gadina, René Pache, Max Anger et René Bloch en furent les orateurs.


Les participants étaient venus de toute la région, ainsi que de Marseille, Lyon et même d’Alsace. Depuis lors, fidèlement, chaque année, La Bocca accueillit des frères et soeurs de toute la France pour la Convention de Pentecôte. Nombreux sont ceux qui y ont trouvé le Seigneur ou ont été bénis d’une manière ou d’une autre dans leur vie chrétienne.


Cette année (1996), fut donc convoquée la cinquantième Convention de la Bocca (car il semble que celle de 1957 n’ait pas pu avoir lieu8). Les participants eurent la joie d’écouter Gaston Racine venu du Canada pour cette occasion9.



NICE

 

L’origine de l’assemblée remonte à 1895 : quelques émigrés italiens, originaires du Piémont, se réunissaient et leur petit groupe avait pour enseigne : Mission Evangélique Italienne. Un Anglais, M. NEWBERRY, qui s’occupait de l’évangélisation parmi les Italiens, passa par Nice et entendit parler de ce petit groupe. En 1896, il ouvrit la salle de la rue Papon. En 1901, le jour de Pâques, M. Valle ouvrit une seconde salle rue Bonaparte. Mais après le décès de M. Newberry deux ans plus tard, les deux communautés se réunirent rue Papon.


Le témoignage se répandit dans les localités avoisinantes : St Laurent-du-Var, La Colle-sur-Loup, Villeneuve-Loubet, etc. M. Valle, malgré son âge, fut actif jusqu’en 1938 où lui succéda M. Favre- Bulle.

 

Progressivement, l’évangélisation qui visait principalement les Italiens, se francisa. M. Pierre Bory prit la relève de M. Favre-Bulle de décembre 1946 à 1949. Mais n’ayant pu trouver de logement pour sa famille (dont il était ainsi séparé depuis près de 3 ans), il rentra en Suisse, le coeur toujours tourné vers la France.


M. Gaston RACINE s’installa à Nice en 1950 et ouvrit bientôt une nouvelle assemblée dans sa maison, « Le Refuge » : l’assemblée y célébra son premier culte le 7 décembre 1950, et se développa de façon bénie dans les années qui suivirent. L’assemblée de la rue Papon qui déclinait fut reprise par l’Eglise Libre. Quelques-uns de ses membres rejoignirent le Refuge. M. Francis Bailet entra dans un ministère à plein temps au Refuge en 1961, tandis que M. Gaston Racine s’installait au Canada en 1962.


En 1963, l’assemblée de Nice (Le Refuge) créait l’association « Jeunesse en Pleine Vie » destinée à prendre en charge les activités parmi la jeunesse et en particulier le projet de construction d’un lieu de camp proche de Nice. En 1970, les travaux démarraient pour l’édification du « Camp du Rocher » au Fugeret près d’Annot, à 800 m. d’altitude, dans les Alpes à mi-chemin entre Nice et Digne.


La construction d’un bâtiment de 370 m2 au sol sur 3 niveaux ne fut pas une mince affaire. M. François Caparros en fut le chef de chantier. On ne disposait pas de grue pour décharger les camions, ni monter les matériaux en étage ! Et les ouvriers étaient le plus souvent des bénévoles lors de camps de travail. Un deuxième bâtiment fut édifié un peu plus tard sous la responsabilité d’Henri Metz.


C’est là l’occasion de rappeler le ministère de l’entreprise « Artisan missionnaire » chapeautée par l’A.S.M.A.F. mais réalisée par Henri Metz de 1981 à 1984. Elle permit plusieurs magnifiques réalisations : après le deuxième bâtiment du camp du Rocher, l’aménagement de la salle de Villeneuve d’Ascq, la rénovation des Gobelins, la maison de Maubourguet, la transformation des locaux des G.B.U., la construction de la chapelle de Vendenheim pour ne citer que ceux-là parmi bien d’autres.

 

Henri Metz avait aménagé un petit camion en atelier mobile avec tout l’outillage nécessaire à un charpentier, un ébéniste, un plombier, un maçon, un peintre… Et, avec son épouse Vreni, et un, puis deux bébés, et quelquefois leur ami Marc Peterschmitt, ils ont vécu le tour de France des compagnons, en construisant, rénovant, laissant derrière eux le témoignage d’un vrai diaconat, utile à toutes les églises qu’ils visitaient.


Un premier camp de jeunes put avoir lieu au Rocher en 1975, et l’ensemble du camp fut opérationnel en 1976, bien que les travaux d’aménagement des bâtiments aient duré plusieurs années encore. Depuis lors, chaque été des camps de jeunes, camps-famille et colonies s’y sont déroulés avec beaucoup de bénédictions, et en hiver des camps de neige. En 1982-1983, le second bâtiment fut ajouté.



GRASSE

 

José TURILLO (décédé en 1986) évangélisa pendant plusieurs années dans la ville et ses alentours. Une petite communauté en naquit en 1969-70, et inaugurait son local, hélas au 2ème étage, mais en pleine ville, le 5 mars 1972.



CORSE

 

En 1959, Richard Doulière entreprit, parfois avec des équipes de jeunes, des tournées d’évangélisation à travers l’Ile-de-Beauté. Dans les années 60, plusieurs familles chrétiennes venant d’Afrique du Nord s’y établirent, en particulier à Ajaccio. M. Jean Stefanini (de Villenave d’Ornon près de Bordeaux), colporteur biblique avec le soutien de l’Alliance Evangélique Française, y fit plusieurs voyages dès la fin des années 60 ; de nombreux villages furent visités, avec parfois un accueil très ouvert et intéressé ou une grande opposition. En 1972, Jean Stefanini, avait déjà placé pour plus de 30.000 NF de Bibles, Nouveaux Testaments et évangiles. Une salle évangélique fut ouverte cette année-là à Porto-Vecchio. M. Stefanini y organisa des camps bibliques auxquels participèrent plusieurs prédicateurs de la métropole.



TOULON

 

A la sortie de la guerre, M. Aldo CRESCI ne connaissait pas le Seigneur, mais en observant la nature, il était étreint par sa beauté et sa grandeur ; son chemin croisa celui du pasteur Barral de l’Eglise Réformée, puis des frères Arnera. Ayant accepté Christ comme son Sauveur, il accueillit de suite dans salle à manger quelques autres croyants qui formèrent le noyau de l’assemblée de la Seyne. C’était en 1946.


J.-P. B.


(à suivre)


NOTES

 

1. Initiales des Communautés et Assemblées Evangéliques de France.

 

2. Voir Servir de Mars-Avril 1996, p. 16-23.

 

3. Voir Servir de Mars-Avril 1996, p. 16-23.


4. REMERCIEMENTS : la rédaction de ces lignes a été possible grâce aux indications précises très aimablement fournies par M. Alexandre Arnera de Cannes, lui-même fils d’Hector, qui nous a aussi prêté les photos de la famille Arnera. Merci aussi à M. Abel Félix qui a consulté les archives de Semailles et Moisson, et à M. Paul Martin qui a mis à notre disposition toutes les archives de Servir.


5. Voir Servir de février 1979, p.418-419.


6. Voir le témoignage de notre frère dans Servir 2/95, p. VII. et sa photo dans Servir 3/96, p. I.


7. Servir, circulaire d’avril 1946.


8. Servir, juillet 1957, p.1008.


9. Par un malheureux concours de circonstances, l’annonce de cette convention n’a pas paru dans SERVIR. Les rédacteurs en sont d’autant plus navrés qu’elle leur était parvenue à temps.