Editorial du n°2 Mars-Avril 1994

 

« Le juste doit passer par beaucoup de souffrances,

mais l’Eternel l’en délivre toujours »

Psaume 34.20

 

Par Jean-Pierre BORY

 

 

Les images qui nous viennent de Sarajevo et de quelques villes voisines sont insupportables. Elles nous font presque oublier celles de Somalie. Et nous ignorons l’agonie des Soudanais. Et pourtant des hommes, des femmes, des enfants vivent jour nettement ces horribles réalités de guerre et de faim. Tout près de nous d’autres souffrent à la mort de myopathie, de cancer, de vieillesse solitaire. Pourquoi n’est-il pas possible d’arrêter tout cela ? L’ambition de quelques chefs de guerre n’explique pas tout. le mal vient de plus loin.

 

Savoir, parce que la Bible nous le dit, que notre création est désespérément marquée par le péché et l’imperfection, n’apporte à l’homme aucun réconfort. Connaître la cause d’un mal n ‘en donne. pas toujours la guérison. Parfois le désespoir.

 

Le roi David, banni de Jérusalem, fuyant les Philistins, sans amis sous le soleil du Neguev, loue l’Eternel et se réjouit (Psaume 34). Oh, David n’est pas un exalté. La dernière strophe de son chant admet la réalité : le juste souffre comme le méchant. Même croyant, il continue de partager pleinement la condition humaine. Promettre le ciel sur la terre n’est que tromperie pour une désillusion cruelle.

 

Il y a cependant une différence : du fond de son désert, David gardait l’assurance d’un avenir : « II m’a délivré de toutes mes frayeurs » (v. 5) ; « l’oreille de l’Eternel est tendue vers les cris des justes » (v. 19) ; « l’Eternel sauve la vie de tous ses serviteurs » (v. 23).

 

Dans l’histoire de l’Eglise, beaucoup d’autres ont expérimenté la puissance et la bonté du Seigneur : l’Eglise de Smyrne, au-delà des persécutions, reçoit la promesse de la vie ; Paul, le combattant de la foi compte sur le Sauveur toujours présent; beaucoup plus tard, un vieux pasteur solitaire attend la lumière du Jour… Lisez tout cela dans les pages suivantes…

 

« Un malheureux a appelé,

 

Et l’Eternel a entendu.

 

Oui, heureux l’homme qui trouve son refuge en Lui. » (v.7 et 9)

 

 

Jean-Pierre BORY