L’action sociale de l’Eglise

 4-mains

 

par Jean Metz

 

 

Avec cinq années de recul, une église locale partage ses expériences.

 

 

Introduction

 

« Ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres que Dieu a préparées d’avance ». C’est là une affirmation très forte de l’Ecriture – parmi beaucoup d’autres – pour engager le chrétien à vivre pratiquement sa foi et son amour pour les autres, Beaucoup de chrétiens dans notre église de la Bonne Nouvelle de Strasbourg l’ont compris depuis longtemps, et pas seulement parmi les responsables. L’amour mis en pratique et qui s’exprime dans la discrétion est une forme permanente d’action sociale.

 

Ne fallait-il pas pour autant négliger d’avoir en tant qu’église une action diaconale plus organisée ? L’église doit rappeler à tous ses membres, quand c’est possible, sa responsabilité dans un monde de plus en plus malheureux. Le service, la diaconie sont l’affaire de toute l’église et pas seulement de quelques spécialistes.

 

 

Historique

 

C’est ainsi qu’est né en 1988 le Groupe de Réflexion et d’Action Diaconale (GRAD). Les deux exigences de la réflexion (en commun) et de l’action sont en effet indissociables. Un groupe de six personnes a joué le rôle de moteur pour faire comprendre à toute l’église la nécessité de ce GRAD.

 

 

Buts

 

Les buts proposés par le Grad peuvent se résumer ainsi :

 

1. En premier lieu une action tournée vers les besoins intérieurs de l’église :

  • encourager, développer, organiser là où c’est possible l’entraide qui existe déjà,

  • aider à mieux vivre la fraternité dans l’église,

 

2. vers l’extérieur, et d’une façon plus générale :

  • permettre l’échange, la réflexion, la motivation parmi les membres de l’église sur les sujets d’actualité devant lesquels tout chrétien est placé aujourd’hui (pauvreté, chômage, étrangers, solitude, drogue, psychose, etc.) ;

  • proposer des implications pratiques à la suite de ces prises de conscience ;

  • dans cette voie de réflexion et de mise en oeuvre, créer et entretenir vers l’extérieur des contacts chrétiens (ou d’inspiration chrétienne), stimulants pour tous (ASEv, FOE…).

 

Les moyens pratiques sont très divers ; voici les principaux :

  • utiliser toutes les occasions possibles pour étendre l’esprit et le travail du GRAD à toute l’église ;

  • organiser une Commission de secours bien définie, aux règles précises, pour l’accueil des personnes à aider ;

  • tous les 2 ou 3 mois, organiser une causerie, avec un orateur qualifié, sur un sujet d’actualité ; causerie ouverte à tous, avec débat et partage ;

  • dans l’intervalle de ces causeries, des rencontres de « travail » ouvertes également à tous, pour tâcher de « mettre en oeuvre » ce qui ressort de l’exposé entendu.

 

L’expérience de 5 années montre le bien fondé de cette initiative du GRAD, qui donne la possibilité aux membres de l’église d’avoir une plate-forme d’échange qui n’existe pas habituellement dans l’église.

 

Un thème de réflexion peut se poursuivre une année entière :

  • justification de l’action diaconale,

  • la pauvreté,

  • l’étranger parmi nous,

  • les métiers de la santé,

  • la solitude (« de la solitude à l’amitié »),

  • le chrétien et l’écologie.

 

Une remarque importante : la nécessité d’une équipe motivée et bien soudée, parce que l’action diaconale est souvent confrontée à des apathies et des lourdeurs incroyables. La vie est trop facile dans nos églises. Les arguments théologiques servent souvent aussi d’alibis pour se dérober.

 

Quelques réalisations très concrètes :

  • un grand carton dans un coin de la salle près de l’entrée pour collecter chaque dimanche des dons en nature,

  • un engagement permanent auprès d’un centre social tenu par une soeur dans un quartier très défavorisé : vivres, habits, argent,

  • participation directe avec des jeunes de l’église au ramassage annuel de la Banque Alimentaire.

 

J.M.