Théodore de Bèze (1519-1605)1

 

 beze
 
par Allan Kitt
 
 
 
Le 13 octobre 2005 marque le 400ème anniversaire de la mort de Théodore de Bèze, un des personnages marquants de la Réforme au 16ème siècle en Europe francophone. Sans être aussi bien connu de nos jours que Jean Calvin ou Guillaume Farel, de Bèze a néanmoins exercé une grande influence sur les progrès du mouvement protestant. C’est lui qui, après la mort de Clément Marot en 1544, a poursuivi la traduction des Psaumes en vers français, mis en musique par le compositeur Loïs Bourgeois de Genève. Ainsi est né le « Psautier huguenot », best-seller de l’époque, chanté partout.
 
 

 
Théodore de Bèze est né en Bourgogne, mais tout jeune a été amené à Paris. A l’âge de huit ans il a été envoyé en pension chez Melchior Wolmar, humaniste allemand favorable aux idées de la Réforme, qui enseignait le grec, le latin et la littérature. C’est là que de Bèze a commencé à composer des vers en latin, certains profanes, d’autres inspirés de passages bibliques. Son premier recueil, Juvenilia, édité à Paris en 1549, a été très apprécié à l’époque.
 
Cette même année de 1549 a marqué un tournant décisif dans sa vie. Après une grave maladie, dont il a failli mourir, il a pris la décision de partir en Suisse, voulant vivre sa foi sans compromis. Il est donc parti à Genève, accompagné de Claudine Denosse, sa jeune épouse. Calvin les a bien accueillis, et de Bèze a pu y exercer un ministère varié et fructueux.
 
Sa traduction des Psaumes a déjà été signalée ; il a aussi enseigné le grec à l’Académie de Lausanne, contribuant ainsi à la formation de pasteurs pour la France. A partir de 1559 il est devenu le premier recteur de l’Académie de Genève où, avec Calvin, il enseignait la théologie.
 
Après la mort de Calvin en 1564, de Bèze est devenu chef de file des Eglises réformées, non seulement en France mais de l’Ecosse jusqu’en Hongrie et Pologne. Il a également mis à profit ses compétences linguistiques pour éditer le Nouveau Testament en grec et en latin.
 
Ces éditions représentaient ce qu’il y avait du meilleur à l’époque, et ont servi pour établir le Textus receptus à la base de traduction de la Bible en anglais appelée communément « Bible du roi Jacques » ou « Version autorisée », qui est restée pendant des siècles la traduction protestante la plus utilisée dans le monde anglophone.
 
A.K.
 

NOTE
 

 

1. : Texte largement inspiré d’un article d’Alain Dufour, éditeur de la correspondance de Théodore de Bèze. Société du Musée historique de la Réformation et Bibliothèque calvinienne à Genève.