Motivé pour annoncer la Bonne Nouvelle ? Bof !

 

par Reynald kozycki

 

 

Annoncer l’Evangile n’est pas facile, n’est-ce pas ? Pour ma part, il m’arrive parfois de baisser les bras, et j’observe trop souvent que beaucoup restent les bras baissés. De quels moyens disposons-nous pour nous motiver à cette tâche ? J’aimerai vous proposer quatre pistes.

 

 

 

Mais est-ce vraiment Important ?

 

motiveRedécouvrir l’enseignement biblique à ce sujet peut encourager un certain nombre de personnes. En effet, quelques-uns s’imaginent que cette mission est réservée à un petit noyau de disciples, par exemple à ceux qui ont le don d’évangéliste, sans réaliser qu’elle concerne chaque chrétien. Pierre écrit : « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté, afin d’annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière1 ».

 

Le verbe annoncer ne laisse pas d’ambiguïté : exangello, utilisé uniquement ici, exprime l’idée de dire ouvertement, à l’extérieur (les vertus de Celui qui nous a sauvés). Paul écrit à ce sujet : « Je n’ai pas à m’enorgueillir de ce que j’annonce la Bonne Nouvelle: c’est une obligation qui m’est imposée. Malheur à moi si le n’annonce pas la Bonne Nouvelle !».

 

Jésus l’affirme aussi : « Quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire3 ». Les conclusions de ses enseignements le rapportent avec force : « J’ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les… et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit4 »..

 

Obéir à ce qu’il a prescrit inclut notre mission de témoin : « Vous êtes le sel de la terre. Si ce sel perd sa saveur, avec quoi la salera-t-on ? … Vous êtes la lumière du monde5 ».

 

 

Suis-je convaincu de l’Evangile ?

 

equilibreUn obstacle non négligeable à l’annonce de la Bonne Nouvelle est le manque de conviction personnelle sur la véracité de notre message. Il est vrai que nous vivons dans une société « post-moderne », où la notion de « vérité unique » est battue en brèche. Le développement de la « laïcité » (surtout française), l’exaltation de la tolérance (bien sûr indispensable, mais parfois exagérée), la pression d’un monde « sécularisé » où la notion de Dieu a été mise de côté, font que, parfois, le « sel de nos convictions » perd de sa saveur.

 

Le principe que Jésus évoque en Mat 12.34, « c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle », s’applique aussi à l’annonce de l’Evangile. Si nos cœurs sont remplis de la certitude de l’Evangile, nous vivrons cette réalité dans notre quotidien, et tout naturellement nous la partagerons avec ceux qui nous côtoient.

 

Je suis toujours étonné d’écouter certains chrétiens parler avec une forte conviction de tel sport, de telle voiture, de telle marque ou de telle « passion », et d’être incapables de s’exprimer quand il s’agit d’annoncer notre Sauveur.

 

 

Existe-t-il un moyen de lutter contre ces doutes ?

 

Dans certains cas, c’est une maladie incurable. Néanmoins, je pense qu’il est souvent possible de les surmonter. Par exemple :

 

–  en développant un « face-à-face » plus consistant avec Celui qui nous a sauvés,

 

– en évitant de se nourrir de trop d’informations de ce monde qui passe pour mieux se nourrir du pain de vie et de la parole de Dieu,

 

– en développant des relations plus suivies avec d’autres chrétiens qui veulent aller de l’avant. Paul écrit à Timothée : « Fuis les passions de la jeunesse et recherche la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. » 2 Tim 2.22.

 

– en confrontant notre foi avec des non-croyants (sans chercher évidemment à « saoûler » nos interlocuteurs), activité qui, plus qu’on ne le croit, affermit notre foi.

 

 

Bonne conscience ?

 

Un autre obstacle à surmonter me paraît être la culpabilité. Une voix intérieure nous fait comprendre que nous n’avons rien à dire parce que notre vie est en contradiction avec la Parole de Dieu.

 

Ce message intérieur de notre conscience est parfois salutaire. En effet, si nous vivons en complète contradiction avec l’Evangile, il vaut mieux arrêter les dégâts d’un contre témoignage, et lutter dans la foi, la prière, peut-être le jeûne, afin d’obtenir des victoires : « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, Et celui qui est maître de lui-même, que celui qui prend des villes6. »

 

D’un autre côté, nous ne pouvons pas attendre d’être parfait pour témoigner, sinon nous ne le ferons jamais. Il faut apprendre à recevoir le pardon du Seigneur, être fermement décidé à renoncer à ce qui déshonore Dieu dans nos vies, et compter sur sa grâce pour progresser dans la sainteté, dans le fruit de l’Esprit, mais aussi dans le témoignage.

 

 

De la méthode !

 

methodeEnfin un minimum de « savoir-faire » est nécessaire pour accomplir notre mission de témoin.

 

Le séminaire Evangéliser par notre vie7 montre bien que le moyen le plus naturel et le plus efficace pour être témoin, c’est de lier des relations amicales avec quelques personnes, puis de leur témoigner discrètement, voire de les inviter à une manifestation adaptée à leur degré d’ouverture. Il est possible aussi de se donner un objectif assez simple dans l’Eglise en s’inspirant par exemple des articles qui suivent.

 

A propos de méthodes, il faut aussi apprendre à dire son propre témoignage de manière concise, expliquer les fondements de l’Evangile de manière claire à partir de versets bibliques, répondre aux objections les plus courantes…

 

 

Conclusion

 

Avant de parler de « méthodes » ou de « techniques », il est fondamental de passer soi-même par une authentique nouvelle naissance. Puis en développant notre relation personnelle avec Dieu, nous voulons nous laisser motiver par le Seigneur et par sa Parole afin d’être le sel de la terre et la lumière du monde. Motivé pour annoncer la Bonne Nouvelle ? Non pas « bof ! », mais, « me voici Seigneur ».

 

R. K.

 


 NOTES

 

1. 1 Pi 2.9.

 

2. 1 Co 9.16

 

3. Lc 9.26

 

4. Mt 28.18-20

 

5. Mt 5.13-14

 

6. Pr 16.32

 

7. Voir l’article de Pierre Bariteau qui reprend quelques éléments de ce séminaire.