Editorial du n°3 Mai-Juin 2003

 

Relation d’aide

 

par Alain Kitt

 

 

 

L’époque est révolue où « dépression » était un mot tabou parmi les chrétiens, et nous reconnaissons que les blessures de la vie n’épargnent pas les croyants. Si nous encourageons ceux qui souffrent à chercher aide et direction dans la Parole de Dieu, nous constatons aussi que citer simplement des versets bibliques ou énumérer des principes de vie chrétienne ne suffisent pas. L’aide nécessaire passe par une relation, et établir ces relations de confiance exige d’y passer du temps, d’écouter, de prier.

 

Devant les souffrances de la vie on peut être dépassé et avoir besoin d’un secours extérieur ; mais comment soigner, et guérir si possible, ce type de souffrance, souvent d’autant plus douloureux qu’il est intérieur et touche l’homme au cœur de son existence, de sa pensée, et souvent de sa foi ?

 

Larry Crabb, dans son livre « Connectés les uns aux autres », insiste sur le fait que les chrétiens, de par leur relation avec Dieu, devraient être en mesure d’apporter de l’aide à une personne qui souffre. Nous ne pouvons pas nous réfugier derrière des excuses comme « C’est le travail des experts » ; et nos communautés chrétiennes devraient être des lieux de guérison.

 

Cela dit, beaucoup se lancent dans la relation d’aide sans s’y être sérieusement préparés. N’importe qui peut mettre un pansement sur un genou écorché, mais prescrire ou exercer une thérapie n’est pas à la portée de tous sans risques majeurs pour le patient. Les méthodes de relation d’aide sont multiples : Susan Clifton nous guide dans ce labyrinthe ; puis quelques autres points de vue et des témoignages suivront.

 

Nous pouvons être reconnaissants du travail et de l’expérience des psychologues et des psychothérapeutes : profitons de leur expérience, de leurs connaissances et de leurs conseils. Ils ont pris le temps d’étudier la complexité de l’être humain ; leurs compétences sont précieuses en ce qu’elles nous aident à comprendre nos propres réactions et les raisons possibles de comportements et d’attitudes qui nous laissent souvent perplexes. Nous avons tous nos limites ; le conseil d’un professionnel peut s’avérer nécessaire ; le reconnaître n’est pas un échec, ou un manque de spiritualité, mais une humble acceptation de la réalité et de la complémentarité au sein du corps de Christ.

 

Alain Kitt