Temoignage

 

En chemin vers la sérénité

 

 dialogue-2

 

Je n’ai jamais connu ni l’affection d’un père, ni d’une mère. J’ai eu une enfance et une adolescence très difficiles, mais je pensais m’en être bien sortie. En fait, je vivais de manière superficielle. Je remplissais ma vie. Cependant, une chose dominait : la peur de la mort. C’est ce qui m’a amené à la conversion.

 

Je me suis dit alors : « Maintenant que je n ‘ai plus peur de la mort, ça va être fantastique. » Mais je ne pouvais plus vivre de la même façon, et je n’avais plus ce qui me donnait du plaisir avant, ni l’affection de l’homme que je venais de quitter. Une grande souffrance m’habitait encore.

 

dialogue-2Comment l’Eglise a-t-elle essayé de t’aider ?

 

J’ai toujours trouvé dans l’Eglise des oreilles attentives, de la consolation, de l’amour et une forte envie de faire de moi un disciple de Jésus-Christ. J’ai toujours eu un accueil chaleureux, de véritables mots gentils. Je n’ai jamais senti un « ras-le-bol » à mon égard, et pourtant j’ai harcelé certains de mes amis. Il m’est arrivé de sonner à minuit en pleurs chez une famille de l’Eglise. Je me rappelle encore la prière du père de cette famille : « Seigneur, Toi qui es le chirurgien des cœurs, guéris le cœur de Françoise. »

 

Ces dernières années, notre Eglise a encouragé des petits groupes (partage-prière-étude biblique) à se former. Là, j’ai trouvé la prière, du soutien, de la compassion, de l’échange.

 

dialogue-2As-tu suivi une relation d’aide ?

 

A cette époque, on ne parlait pas de relation d’aide, mais de cure d’âme. Je ne pensais pas que c’était pour moi. Je ne voyais pas de relation de cause à effet entre ce que j’avais vécu et ma vie d’alors. Mais quand, lors d’un séminaire, j’ai vu un responsable pleurer pendant que je racontais l’histoire de ma vie, alors j’ai compris qu’il y en avait bien un. Et ce responsable m’a encouragé à suivre une relation d’aide.

 

C’est ce que j’ai fait avec André Tabailloux lorsque je suis allée à l’île de la Réunion. Mon système de pensées, négatif en permanence, me répétait : « Tu es moche, bonne à rien, tu vas pleurer toute ta vie… » J’avais entendu cela dans mon enfance. Un jour, j’ai prié avec André : « Seigneur, je Te confesse que j’ai mis ma foi dans ce système de pensées. Toutes mes décisions en dépendent. Je sais que ce système est un mensonge. Maintenant, je m’en détourne et je mets ma foi en Toi. » A la seconde même, j’en ai été délivrée. Et en même temps, tristesse, néant, désespoir ont disparu. A mon retour à Grenoble, il me semblait que je pesais 10 tonnes de moins !

 

dialogue-2Et maintenant, tout va-t-il bien pour toi ?

 

Ça va, mais la relation d’aide n’est pas terminée, et elle ne peut pas tout régler. En outre, une fois, je me suis à nouveau mise dans une situation peu claire. J’ai alors écrit à un conseiller. Sa réponse fut transparente comme de l’eau de roche, mais elle ne m’écrasait pas. Chaque mot touchait au but et je compris : « C’est moi qui suis dans le péché ! » Je pense qu’il avait beaucoup prié pour que le Saint-Esprit me convainque…

 

dialogue-2Et aujourd’hui ?

 

Aujourd’hui, je suis plus sereine, Je n’ai plus ces souffrances fulgurantes, aiguës, poignantes que vie j’avais autrefois. Ma souffrance aujourd’hui est plus calme. Mon cœur n ‘est pas complètement guéri, mais je vis dans une certaine sérénité.

 

Françoise, infirmière à Grenoble (propos recueillis par M.-C. Fave)