La Cène

 cene

par Francis BAILET

 

 

La Cène, c’est le dernier repas que le Seigneur Jésus a pris avec ses apôtres la nuit où il fut livré pour être crucifié. La fraction du pain, comme on l’appelle aussi, est, avec l’enseignement des apôtres la communion fraternelle et les prières, l’un des quatre piliers de la vie communautaire des premiers chrétiens. Notre participation régulière à ce repas avec d’autres chrétiens sera pour nous, source de sanctification et de renouvellement spirituel.

 

 

1. C’est un repas souvenir

 

C’est le Seigneur lui-même qui a dit : « Faites ceci en mémoire de moi ». Alors ceux qui aiment le Seigneur se souviennent. Comment pourraient-ils oublier la croix de Jésus-Christ, source de leur salut ? Les hommes oublient. Peu se soucient de Jésus-Christ. Ceux qui lui appartiennent ont une grande joie à faire ce qu’il a dit de faire. En prenant le pain et en buvant à la coupe ils peuvent murmurer dans leur cœur cette prière : « Seigneur, c’est en souvenir de toi que nous faisons cela ».

 

Mais la Cène n’est pas seulement tournée vers le passé.

 

 

2. C’est un repas d’espérance

 

Notre Seigneur est vivant. Il est venu, II a donné sa vie pour nous, mais selon sa promesse, II revient bientôt. L’apôtre Paul l’affirme clairement : « Chaque fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, et ceci jusqu’à son retour. »

 

 

3. C’est un repas de communion

 

Le Seigneur est entré dans nos vies. Il est présent dans toutes nos circonstances, mais au moment de la Cène nous le rencontrons d’une manière toute particulière. Sa présence est réelle. Au-delà des éléments que sont le pain et le vin, nous discernons son corps. « La coupe de bénédiction que nous bénissons est notre communion au sang de Christ. Le pain que nous rompons est notre communion au corps de Christ » écrit l’apôtre Paul qui ajoute encore : « Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps car nous participons tous à un même pain ». Ainsi, en participant à la Cène nous témoignons de notre communion avec le Seigneur, mais aussi de notre communion avec nos frères et sœurs dans la foi. La Cène est donc la manifestation de l’unité des croyants, car Christ est mort « afin de rassembler en un seul corps les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11.51,52).

 

 

4. C’est un repas d’alliance

 

Lors du partage de ce repas nous faisons alliance avec Jésus, comme tout à nouveau. « Cette coupe, a-t-il dit en effet, c’est la nouvelle alliance en mon sang ». La nouvelle alliance, selon le prophète Jérémie, c’est l’alliance du pardon, c’est l’alliance de l’Esprit qui inscrit la loi de Dieu dans nos cœurs. C’est l’alliance de l’amour, l’alliance de la grâce (Jér. 31.33,34).

 

En participant à ce repas nous recevons une grâce nouvelle. Il nous renouvelle son amour et nous4ui renouvelons notre confiance. « Seigneur, murmurons-nous, tu t’es donné pour moi, je veux aussi vivre pour toi. Je me donne à toi comme tout à nouveau ».

 

 

5. C’est un repas d’actions de grâces

 

De nos bouches et par ce geste nous le bénissons pour tout ce qu’il a fait pour nous, et pour tout ce qu’il représente pour nous. Jésus a rendu grâce avant de rompre le pain, et avant de passer la coupe à ses disciples. Nous aussi, conscients de l’excellence du sacrifice accompli pour nous, nous le remercions et lui disons que nous lui devons tout. La Cène peut être ainsi le moment de la « suprême action de grâces ».

 

 

6. C’est un repas de jugement

 

La croix a été, tout à la fois, la manifestation de l’amour et de la sainteté de Dieu. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Jésus. Dieu l’a condamné comme pécheur pour que nous devenions « justice de Dieu en Lui ». (lire 2 Co 5.21). Pour participer à la Cène, il faut donc, d’abord, nous laisser sonder par le Seigneur. Il faut « se juger soi-même » dit l’apôtre Paul.

 

Il ne s’agit pas de nous livrer à une introspection malsaine, mais de laisser le Seigneur nous regarder de son regard d’amour. Il s’agit de reconnaître une fois encore que nous sommes indignes de son amour et lui dire que ce qu’il fait pour nous est pure faveur, grâce imméritée. Bien évidemment, si l’Esprit-Saint nous rappelle quelque faute, nous la confessons. Ainsi, la cène devient un moyen de sanctification et nous pouvons progresser dans la communion avec le Seigneur.

 

 

7. C’est un repas de révélation

 

Les deux disciples Emmaüs racontèrent aux autres disciples comment le Seigneur s’était fait connaître à eux au moment de la fraction du pain (Lc 24.30,31). Leurs yeux se sont ouverts à ce moment là. Nous pouvons nous aussi, au moment du partage du pain et du vin, recevoir une nouvelle révélation de son amour. Alors que nous méditons sur ses souffrances et sa mort, sur sa victoire et sa gloire, II parlera à nos cœurs et la prière de David sera aussi la nôtre : « Je t’aime, ô Eternel, ma force » (Ps. 18.2).

 

F.B.