Temoignage

 

Femme au foyer.

 

Sans profession ou Ministre de l’intérieur ?

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Annette Reutenauer interviewéepar Esther Buckenham

 

 

 

dialogue-2Annette, tu es infirmière, et tu as aussi fait des études bibliques à l’Institut Biblique de Nogent-sur-Marne. Est-ce que tu es engagée maintenant au sein d’une église pour un travail spirituel ?

 

Non, je n’ai pas d’engagement en ce moment.

 

dialogue-2Je sais que tu as un mari très occupé, et souvent en déplacement. N’est-ce pas un peu dévalorisant, un peu frustrant pour toi de rester à l’arrière-plan – « femme au foyer »?

 

Au contraire – pour moi, l’arrière-plan est tout aussi important ! Si Marcel (mon mari) avait en plus de son travail et de ses charges, tous les soucis qu’entraîné la bonne marche d’une famille, il ne pourrait pas assumer toutes ses responsabilités et faire convenablement son travail. Je me considère – humblement – « ministre de l’intérieur »… Etant très casanière, cela me convient tout à fait ! J’avoue ne pas aimer le terme « mère au foyer » – et dans les papiers officiels je n’aime pas non plus écrire « sans » en face de la rubrique « profession » ! Tout cela a une résonance trop négative et trop humiliante.

 

dialogue-2Comment faire alors ?

 

C’est en grande partie grâce aux marques d’appréciation et de confiance que me témoigne mon mari dans ce domaine de l’arrière-plan, que je me sens satisfaite et à ma place. Depuis que je suis consciente de ma responsabilité de maman (nous avons trois enfants) – et consciente de l’importance de ma présence et de l’éducation que nous cherchons à donner à nos enfants, je me sens à ma place

 

dialogue-2Et tout va bien ?

 

Pas toujours ! Il y a la fatigue, les enfants qui se chamaillent, le plus grand qui rechigne devant ses devoirs, les montagnes de vaisselle sale, etc.

 

dialogue-2Penses-tu qu’une mère de famille, avec toutes les charges que cela implique, peut s’engager activement dans son assemblée, dans son église – et comment ?

 

Une maman très organisée peut le faire. Quant à moi, dans ma vie, cela me semble difficile – du moins, dans le sens que l’on donne habituellement à « l’engagement ». Je crois cependant que nous avons tous reçu des dons – des dons à mettre au service des autres – donc, au service de l’église. Pour moi par exemple, Dieu m’a donné d’aimer faire la cuisine : j’aime cuisiner, j’aime accueillir !

 

Plusieurs fois par semaine, nous avons des personnes de l’église à notre table. Les moments d’échange et de communion fraternelle – même ces moments de vie que nous partageons – nous aident à vivre comme enfants d’un même père. Tout cela est devenu important pour moi, et pour Marcel aussi – car nous savons bien que ce n’est pas dans la demi-heure qui suit le culte que nous apprenons à nous connaître !

 

dialogue-2Tu as donc reçu le don d’hospitalité ?

 

Peut-être – mais j’aimerais ajouter que c’est justement au travers de te/s moments que j’ai découvert tout ce que je viens de décrire ! Il faut d’abord s’investir ; la récompense vient ensuite.

 

dialogue-2Car il y a bien une récompense ?

 

Sans aucun doute ! Pour moi la bénédiction de Dieu est évidente. Je suis enrichie par le partage des expériences, par le contact avec toutes les personnes qui viennent à la maison, par le fait même d’exercer ce don que Dieu m’a accordé. Mais, je le répète, la vie n’est pas toujours rose ; les luttes font souvent partie de mes journées !

 

dialogue-2En dehors de ton don d’hospitalité, de tes occupations de mère de famille, de « ministre d’intérieur » – fais-tu autre chose ?


J’essaie de témoigner de notre présence auprès de nos voisins. Je ne voudrais pas négliger les petites choses de la vie : aider une voisine qui reçoit du monde à l’improviste par l’offrande d’une tarte, peut aussi être important ! Je prends mon tour aussi à l’église pour l’accueil, et pour la garderie. Pendant le prochain trimestre j’espère aussi aider le M.E.D.A.F (médicament pour l’Afrique), en contactant les médecins généralistes de la localité, en vue d’envoyer des médicaments à la Mission. Tu vois, ce sont des petites choses.

 

dialogue-2Et pendant vos (rares) moments seuls, en couple, avez-vous envisagé la suite ?

 

Comme Marcel commence un service à temps plein pour l’église, nous ne voyons pas plus loin actuellement. Nous sommes toutefois décidés à limiter nos engagements matériels au maximum, afin d’être plus disponibles – disponibles pour Dieu, ce qui est pour nous une priorité.

 

dialogue-2A propos de priorités – en avez-vous en ce que vous désirez pour vos enfants ?

 

Oui – nous voulons qu’ils apprennent à se réjouir des « petites choses » de la vie : les ailes d’un papillon – une fleur – un coucher de soleil… Nous aimerions aussi leur apprendre à aimer et à apprécier un travail bien fait. Et nous voudrions les aider à se donner de la peine – sans s’attendre à un résultat immédiat. SURTOUT – nous voulons les voir se donner au Seigneur : avec Lui tout le reste est assuré !

 

dialogue-2Merci beaucoup, Annette, d’avoir accepté de partager ta vie avec nous !

 

 

E.B.