Mais qu’est-il donc arrivé aux réunions de prière ?

 

 Hommes en prière

 par Georges Verwer

 

 

Un des grands hommes de Dieu du passé, Samuel Chadwick, enseignait que l’un des principaux objectifs de Satan était de détruire notre vie de prière. Satan ne se préoccupe pas des études ou du travail accomplis sans prière… Mais il tremble lorsque nous prions.

 

Si les dires de Chadwick étaient véridiques, alors nous vivons au sein d’une grande crise. S’il existe quelque aspect de la vie de notre église qui semble en état de crise, c’est bien la part que nous consacrons à la prière. Où en sommes-nous ? Le fait est que dans un nombre toujours plus grand d’églises, il n’existe plus de telles réunions, pour toutes sortes de raisons pratiques.

 

 

En exerçant mon ministère dans des milliers d’églises au cours des vingt dernières années, je n’ai jamais cessé d’être fortement étonné par l’absence pure et simple dans les milieux évangéliques de la prière véritable, la prière sincère, venant du coeur. Il y a, bien sûr, de merveilleuses exceptions, mais elles sont comparativement très rares.

 

J’ai la conviction qu’un autre défi ou message sur la prière n’aura que peu d’effets, et cette seule raison m’a, dans le passé, souvent retenu d’écrire cet article. Nous ne manquons pas de livres sur la prière. La plupart des pasteurs prêchent à ce sujet une fois de temps en temps. S’il existe quelque doctrine que nous pouvons réciter sans effort du bout des lèvres, c’est bien la doctrine de la prière.

 

L’heure est venue de prier. Remettons la prière au sein de la vie de l’église.

 

 

Le besoin d’un changement

 

Pour que les choses changent, il doit tout d’abord y avoir une révolution à la fois spirituelle et pratique. Il faudra de l’action, de la discipline, de la persévérance, le tout enrobé d’une grande quantité d’amour, de patience, et de réalité spirituelle. Les pasteurs peuvent passer des heures à préparer un sermon, mais qu’en est-il du temps consacré à la préparation de la réunion de prière ?

 

A ceci est rattaché notre grande tendance (ou compromis) à transformer la réunion de prière en une réunion comme les autres, c’est-à-dire une « réunion de prière ET d’étude biblique » qui, après l’étude de la Bible et la période habituelle de « requêtes », consiste en un court moment, habituellement de dix à vingt minutes, de véritable prière. Je suppose que certains croient que cela est mieux que rien, mais plusieurs décident que « rien » est finalement ce qu’il y a de mieux, et ainsi ils restent chez eux.

 

 

Les réunions de prière sont possibles

 

Un de mes motifs pour rédiger cet article vint lors de ma visite dans une église qui avait aboli la réunion de prière hebdomadaire, à cause d’un manque d’intérêt général. Le Saint-Esprit travailla au cours de ce week-end-là et lors de la dernière réunion, le pasteur annonça que les réunions de prières recommenceraient dès le mercredi suivant. Par la suite, j’entendis dire qu’une cinquantaine de personnes y avaient assisté et que le temps de prière avait été formidable.

 

Réunion de prièreLe fait que quelques églises ont des réunions de prière vivantes et puissantes à une époque d’activisme, de luxe et de débauche est une preuve tranchante que votre église le peut aussi. Quelques assemblées réellement vivantes avec lesquelles j’ai été en relation ont leurs moments de prière et d’études bibliques au cours de soirées distinctes, afin de consacrer plus de temps à chacune.

 

D’autres les ont ensemble, mais elles font en sorte que ces réunions soient assez longues afin de consacrer au moins une bonne heure à la prière. Il y a aussi ceux qui organisent les réunions de prière dans les foyers. Cela est bien, mais ces réunions de prière ont tendance à devenir des moments de communion fraternelle.

 

Ces réunions, quoique excellentes, ne devraient cependant pas supplanter au moins une bonne réunion de prière par semaine de l’assemblée entière, lorsqu’une grande partie de la congrégation est unie dans un seul esprit, comme dans le livre des Actes (Ac 1.14).

 

 

Le défi

 

Nous devrions être désireux de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour promouvoir la création d’une réunion de prière hebdomadaire. L’absence et la négligence de telles réunions sont, à mon avis, un bien plus grand mal que le libéralisme et l’ensemble des sectes religieuses qui confondent le monde. En fait, une étude stricte de 2 Corinthiens 10.4-7 nous montre que la prière est la seule alternative par laquelle nous pouvons tenir fermes devant l’ennemi, quelle que soit sa tactique.

 

On nous prendrait pour de véritables aveugles face à la nature du combat spirituel, si nous croyons qu’après avoir assisté à notre culte du dimanche, nous avons fait ce qu’il fallait. Se pourrait-il, comme le dit si bien le passage d‘Apocalypse 3.1, que nous portions un beau nom qui fait référence à quelque chose de vivant, mais qu’en réalité nous soyons morts ???

 

Evidemment, la réunion de prière devrait reprendre sa place au sein de la vie de l’église. Remettons-la donc à la place qui lui revient, mais auparavant, remettons Christ à la place qui lui revient en tant que Seigneur de nos vies.

 

G.V.