L’olivier

 

(2° partie – suite et fin)

feuillage 

 

 

 

par Jean Metz

 

 

Dans l’article précédent nous avons vu qu’il n’y a pas d’arbre comparable à l’Olea Europea, l’olivier cultivé. Il était connu depuis la plus haute Antiquité. C’est sur le pourtour du bassin de la Méditerranée qu’il est le plus répandu, et là chacun sait l’apprécier à sa juste valeur. Nous étudierons aujourd’hui la place que l’huile d’olive a tenue dans la vie du peuple de Dieu.

 

Pas n’importe quelle huile d’olive, mais seulement la plus fine, celle qui s’extrait des olives cueillies à point, noires ou rouges foncées, parvenues au cinq sixième de leur maturité et cueillies avec soin.


La meilleure huile est obtenue, aujourd’hui encore, par des procédés très rudimentaires. Une grosse pierre, en tournant dans un grand bassin, écrase les olives… Jésus-Christ a souffert son agonie près d’un de ces pressoirs à huile en service au pied du mont des Oliviers – Gethsémané veut en effet dire « pressoir à huile ».

 

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L’huile d’olive est si aromatisée qu’elle excite l’appétit et la sécrétion des sucs digestifs. Elle est devenue, pour le peuple d’Israël, une des bases de sa nourriture. La veuve de Sarepta vécut près de trois ans avec son fils en se nourrissant exclusivement de farine et d’huile. Les nomades du désert utilisent encore – à notre époque – pour principale nourriture, un gâteau où ont longuement cuit le blé, l’huile et le miel.

 

Nourriture sous de nombreuses formes, mais aussi richesse pour le commerce, l’huile était l’objet d’un important trafic dans tout le bassin de la Méditerranée. On l’utilisait à tellement d’autres fins une fois la table servie.

 

C’était d’abord la source de lumière, d’une lumière douce et blanche pour éclairer les nuits, de la plus humble maison aux palais des rois. Dans le temple de Salomon, sur le grand chandelier d’or, les sept lampes à huile éclairaient, jour et nuit, le Saint des Saints. Qui ne se souvient des vierges sages et des vierges folles ? Ces dernières avaient tout simplement oublié de se munir de la réserve d’huile nécessaire pour attendre suffisamment longtemps l’arrivée de l’époux.

 

On utilisait aussi l’huile en onction sur le corps et sur la tête. La joie émane de cette évocation du livre des Psaumes : « Voici, ô qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron ».

 

Les propriétés adoucissantes et calmantes de l’huile étaient mises à profit dans les baumes répandus sur les plaies et les douleurs. C’est ce que versa le Bon Samaritain sur le pauvre homme mis à mal par les brigands.

 

Nous touchons au sacré en soulignant que l’huile avait aussi une grande place dans les ordonnances de la Loi et le service du temple. Chacun devait verser pour dîme l’huile de la plus parfaite qualité. Cette huile servait, entre autres, à entretenir la lumière, toujours allumée, du chandelier à sept branches.

 

La plupart des offrandes devaient être arrosées d’huile et c’est, enfin, de l’huile encore, qu’on versait sur la tête du sacrificateur et du roi pour leur conférer leur charge de la part de Dieu. Cette onction dévoile que, pour Dieu, l’huile ne représentait, tout simplement, rien d’autre que son Esprit Saint : source de vie, de lumière, de joie, de zèle, d’amour fraternel, de consolation.

 

Rappelons-nous, chrétiens, que nous participons, nous aussi, à cette onction de l’Esprit : « Vous avez reçu l’onction de Celui qui est Saint », nous dit l’apôtre Jean. Ce n’est plus un langage imagé, c’est, en nous, une réalité vécue.

 

Comme des lampes bien en vue, utiles à leur place parce que voulues à cette place par Dieu, soyons remplis d’huile. Veillons à sa pureté. Un proverbe dit que « les mouches mortes infectent et font fermenter l’huile du parfumeur ; un peu de folie l’emporte sur la sagesse ». C’est nous dire d’être vigilants et réalistes.

 

ColombeL’important est de nous adresser toujours à la bonne source pour ne pas manquer d’huile. Cette huile qui s’appelle l’Esprit de Dieu en nous. Jésus-Christ n’a-t-il pas dit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu’elles soient dans l’abondance ».

 

J.M.