II est vivant !

 

Par François-Jean. MARTIN

 

 

II est doux et agréable de vivre ensemble l’année avec Dieu, une année ponctuée des rappels des grands événements que Jésus-Christ a vécus pour nous afin de nous sauver, de nous faire passer de la mort à la vie. Pourtant, quand la fête est finie, le résultat demeure et en ce sens c’est encore et toujours Noël, Pâques et Pentecôte chaque jour. Ainsi, nous rappelons sans cesse l’inépuisable vérité de notre foi et de notre espérance que nous n’aurons jamais fini d’explorer : la vie ressuscitée dont témoigne l’esprit.

 

Et pourtant cette année humaine reste remplie de cris et de silences, ceux des rejetés, des affamés, des violés, des torturés, des prisonniers, des oubliés, ceux qui vivent déjà dans l’enfer humain. Mais aussi s’élèvent les soupirs de ceux qui ont à affronter, soit pour eux, soit pour les leurs, le dernier adversaire, la mort ; à cet ennemi, nul n’échappe, il fait de tout être humain, sans considération d’aucun ordre, le semblable des autres.

 

Combien seront-ils devant la mort, le jour où vous lirez ces lignes ? Trop, mille fois trop Seigneur ! Assez pour que jaillisse encore les cris du psalmiste : « Jusques à quand Seigneur ? » et « Pourquoi, ô mon Dieu ? » !

 

Face à l’ivraie de mort répandue par l’Adversaire, la réponse de Dieu demeure : un tombeau vide. Comme celui que voit Jean, encore tout essoufflé de sa course, le matin de Pâques : que découvre-t-il, ce disciple ? Rien ! le vide, une absence. Mais au-delà de l’absence une présence qui se révèle à celui qui aime, car aimer c’est voir ce que les yeux ne voient pas. Trop souvent on remplit par des mots, par des phrases, par des dogmes, cette vérité ; on remplit mais le tombeau reste vide.

 

Et il proclame la victoire de la vie, comme le font tous les rachetés depuis deux mille ans en disant le Credo. « II est descendu aux enfers. Il est ressuscité des morts. » Jésus est descendu véritablement jusqu’aux plus extrêmes profondeurs de la détresse humaine, de la plus lamentable misère. Jusqu’aux affres de notre solitude, jusqu’à la brisure terrible de la mort. Jésus a défié la mort jusque dans son plus abominable lieu de prédilection : l’enfer lui-même.

 

Et le tombeau vide au matin de Pâques manifeste que Jésus a vaincu/la mort à jamais. C’est sur cette réalité du tombeau vide, du Christ vivant que repose notre vie, c’est elle qui proclame notre éspérance, que notre vie l’emporte sur tous les enfers. C’est elle qui nous fait croire malgré la présence de l’horreur. C’est par elle uniquement que nous osons dire :

 

« La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ? »

 

F-J. MARTIN