Editorial du n°6  Novembre-Décembre 1989

 

Faut-il célébrer Noël ?

 

Par Francis BAILET

 

 

C’est vrai, la date exacte de la naissance du Sauveur n’est toujours pas connue. C’est vrai, durant les trois premiers siècles, l’Eglise n’accordait que peu d’intérêt à cette célébration. C’est vrai encore, pour la plupart de nos contemporains Noël n’a plus guère de signification spirituelle. Le nom du Christ n’est même plus sur leurs lèvres et les excès de tous ordres attristent le cœur des croyants.

 

Et puis, enfin, n’est-ce pas tous les jours Noël ?

 

Toutes ces remarques ne sont pas à négliger. Cependant, un cœur simple et le sobre bon sens nous conduiront dans une attitude positive qui glorifiera le Seigneur. La période de Noël n’est-elle pas une occasion de proclamer notre foi et notre espérance ? Notre voix ne doit-elle pas se faire entendre ce jour-là, pour dire, mieux encore, que Dieu est proche de tous les hommes ?

 

Nos enfants aussi ont besoin d’entendre et de vivre avec nous les fêtes du Seigneur. Ils apprendront ainsi à voir autrement ces événements évoqués par les médias, sans respect de la vérité.

 

Notre Dieu est Esprit, mais II s’est fait chair. Ne soyons pas des désincarnés. Disons, de tout notre être, par nos paroles et par nos gestes, que Dieu est proche de nous, qu’il habite véritablement parmi nous. Que la joie qui remplit nos cœurs se manifeste dans nos maisons, dans nos rencontres d’église, sur notre lieu de travail, afin que d’autres le voient et se joignent à nous pour louer le grand Dieu Sauveur.

 

Noël passera, mais nous proclamerons encore et sans nous lasser le grand amour de Celui qui est venu à la rencontre des hommes. Nous dirons que « le Dieu des étoiles et des fourmis » est près de tous ceux qui le cherchent. Les bougies s’éteindront, les guirlandes seront rangées dans les placards, la fête sera finie, mais la joie restera dans nos cœurs. Le temps de Noël ne nous laissera pas un arrière-goût de cendres. Au contraire, il nous aura renouvelés dans l’amour.

 

Le Sauveur sera toujours avec nous et nous le confesserons comme notre Maître tous les jours de la nouvelle année. Etrangers aux festivités païennes de nos contemporains, nous nous sentirons plus proches de Celui qui n’est toujours pas reçu dans ce monde. Nous accepterons de souffrir avec lui, sans perdre courage. Au milieu d’une société qui le rejette, nous serons ses témoins et proclamerons encore la grâce infinie de Celui qui a consenti à descendre, à s’abaisser, à s’anéantir jusqu’à la mort de la croix afin que beaucoup puissent « monter » jusqu’à Lui et connaître la vie éternelle.

 

Alors, il n’y a pas de doute, le Seigneur dit à l’Eglise comme à son peuple autrefois : « CELEBRE LA FETE ! »  (Lire Nahum 2.1 ; Exode 12.14 et 1 Corinthiens 5.8).

 

Francis BAILET