Editorial du n°6 Novembre-Décembre 1991

 

Si j’étais riche…

 

Par Francis BAILET

 

C’est le rêve de beaucoup, depuis toujours. Pourtant, même si l’argent est une nécessité dans notre société capitaliste, il est aussi un danger permanent. L’argent est une puissance. C’est un maître dur  qui maintient les tommes dans l’esclavage. L’enseignement de Jésus à ses disciples est clair, sans équivoque : « On ne peut servir Dieu et Mamon ». Les richesses sont injustes (Lc 16.9), incertaines (1 Tm 6.17), pourries (Je 5.2).

 

Par dessus tout, n’oublions jamais que « la séduction des richesses étouffe la Parole de Dieu et la  rend infructueuse » (Mt 13.22). Nous devons donc veiller afin de ne pas nous laisser prendre à leur piège. Ni pauvreté, ni richesse, c’est le voeu de ceux qui veulent vivre selon la volonté de Dieu (Pr 30.8,9). Les biens que nous possédons nous sont confiés par le Seigneur. Nous n’en sommes que les administrateurs. 

 

Un autre enseignement à l’égard de l’argent se répand depuis quelques années à la périphérie du christianisme évangélique et tente de s’y infiltrer. Les richesses seraient le signe de la bénédiction du Seigneur. La pauvreté vient du diable, car Dieu ne veut pas que nous soyons pauvres. Argent et prospérité matérielle sont les bienfaits qu’il destine à ses enfants. 

 

« Servir » vous propose, ce mois-ci, une réflexion sur « Le chrétien et l’argent ». Réflexion bien nécessaire. L’étude de Jacques Blocher introduit le sujet Le solide document de Pierre Coleman sur « L’Evangile de la prospérité » sera très utile à ceux qui veulent approfondir cette doctrine.

 

Plusieurs autres articles de ce numéro abordent d’autres aspects du sujet. Les appels d’argent que  Philippe Yancey reçoit régulièrement le conduisent dans une réflexion salutaire et constructive pour nous qui, en Europe, sommes dans une situation à peu près semblable. L’article de A. Pulleng nous apprend à gérer selon le Seigneur les biens qui nous sont confiés.

 

En dénonçant le danger qui guette aujourd’hui l’Eglise  de Jésus-Christ, nous voulons avertir les  croyants, les aider à discerner l’erreur et les exhorter aussi à donner avec joie pour l’avancement du règne de Dieu. La diversité des études que nous présentons dans ce numéro montre que notre but n’est pas polémique, mais formateur. Le peuple de Dieu a besoin de discernement, de consécration.Les diverses contributions apportées par nos frères répondent à ce besoin. Notre prière est qu’elles  soient profitables à tous nos lecteurs.

 

Francis BAILET