Il est décédé, nous l’aimions. Pouvons-nous prier pour lui ?

 

Que répondre ?

 

 

Par Brad Dickson

 

Une pratique répandue

 

La prière pour les morts est très répandue dans le catholicisme. Les « offrandes de messe », argent donné aux prêtres pour qu’ils célèbrent une messe à une intention particulière (en général pour un défunt), représentent un quart du traitement annuel des prêtres. Chaque année, la messe des morts (2 novembre) est une prière pour les défunts.

 

La présence de cette pratique dans certaines branches de nombreuses religions (l’islam, le judaïsme, le bouddhisme, chez les Orthodoxes grecs) indique qu’elle répond à un désir humain profond : être rassuré par rapport au statut de nos défunts bien-aimés.

 

La prière pour les morts est une pratique très ancienne. Tertullien en fait la défense déjà au IIe siècle, et Augustin, dans ses Confessions, inclut une longue prière pour sa mère défunte. Le concile de Trente (1566) la cautionne, ainsi que le Catéchisme de l’Église catholique (1992).

 

Sur quelle base, les catholiques prient-ils pour leurs morts ?

 

Leur justification théologique s’appuie sur les doctrines de la communion des saints et du purgatoire, et un texte du livre deutérocanonique des Maccabées. Dans ce passage, le général des troupes juives, Judas, fait faire un sacrifice pour obtenir le pardon des péchés des soldats morts au combat.

 

De manière générale, la croyance catholique populaire est assez confuse concernant la prière pour les morts. Personne ne semble savoir pendant combien de temps il faut prier pour eux. On prie pour les défunts croyants et incroyants. Curieusement, on prie aussi les morts pour qu’eux prient pour nous !

 

Quelle réponse biblique donner à cette pratique ?

 

Constatons d’abord qu’elle est totalement absente du Nouveau Testament et du canon des Écritures utilisé par Jésus et les apôtres. Plus important encore, nous affirmons que cette pratique est une offense au sacrifice pleinement suffisant de Jésus-Christ. Elle remet en cause l’efficacité du sang de Christ pour pardonner parfaitement à tout pécheur qui se repent. La justification ne peut s’acquérir par la foi d’un autre à notre place.

 

Si nous pouvons comprendre la peine de ceux qui mènent un deuil sans espérance, nous ne pouvons leur offrir la possibilité de prier pour leurs morts. Nous pouvons les encourager à faire confiance au jugement du Dieu juste et miséricordieux et à s’appuyer entièrement sur l’oeuvre du Christ pour leur propre salut.

 

B.D. 


NOTES

 

1. http://www.diocese-grenoble-vienne.fr

 

2. Tertullien, traités : De corona et De monogamia. Saint Augustin, « je vous prie à cette heure pour les péchés de ma mère » Confessions IX,13,35.

 

3. Article #958

 

4. « Il fit ainsi une action fort belle et louable » 2 Maccabées 12.38-45.

 

5. cf. cette prière type pour les noncroyants : « Nous vous prions enfin pour ceux qui ne vous ont ni connu, ni même cherché, et que, cependant, vous n’avez cessé d’aimer. Ayez pitié, Seigneur, des uns et des autres ! Ils sont tous vos enfants. Donnez-leur à tous la vie éternelle. »  www.dioceseauxarmees.catholique.fr/prier es/60-priere-pour-les-morts-de-laguerre.html

 

6. « Notre prière pour eux peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur. » Article #958 du Catéchisme de l’Église catholique, 1992. 7 cf. Hb 9.26-28 8 cf. Rm 2.5-6 9 cf. 1 Th 4.13 s Forum de questions