courage pierre

 

Le courage de Pierre

 

Etude biblique sur Actes 4

 

 

KEN DAUGHTERS,

PROFESSEUR À L’ÉCOLE BIBLIQUE « EMMAÜS » (USA)

ken daughters

 

 

Actes 4 nous montre la première confrontation Juifs-Chrétiens. Ce texte important nous plonge dans des luttes de pouvoir parmi les chefs religieux juifs, mais aussi dans un bel exemple de compassion pour les perdus et une ferme volonté de tenir bon en période de persécution.

 

 

 

 

Contexte

 

Au chapitre 3, Pierre et Jean ont été saisis de compassion pour un infirme. Remplis de l’Esprit, ils ont discerné que son problème dépassait le handicap physique, mais était spirituel. L’infirme a dû comprendre que Dieu connaissait ses vrais besoins, après cela, les apôtres lui ont annoncé l’Évangile. Pierre lui proposa ce que seul Jésus-Christ pouvait lui offrir.

 

Ce fut un avant-goût de ce qui se passera dans le royaume millénaire. Ces membres inertes depuis sa naissance, il allait les voir reprendre vie. Dès lors il allait louer Dieu dans le temple, démontrant ainsi la puissance et la grâce de Dieu dans sa vie. Et toutes les personnes présentes étaient émerveillées. Ce fut l’occasion pour Pierre d’annoncer Celui qui, seul, avait pu faire ce miracle : l’auteur de la vie, Jésus-Christ. Sa prédication rapportée en Actes 3 oblige à prendre position par rapport à Jésus. Elle implique la foi en Jésus seul, lui qui veut établir Son royaume. Hélas, la nation s’est endurcie. Elle n’accueillera le Messie qu’à la fin des temps.

 

 IMPRESSIONS 

« Diversité d’origine des frères et soeurs, mais unité réelle en Christ ! Encouragements reçus par les manifestations tangibles de l’oeuvre du Seigneur partout dans notre monde, quelle que soit la liberté accordée à l’Évangile. Partages des difficultés et des joies, comme dans une famille proche. Et surtout, défi renouvelé de vivre pleinement notre foi aussi bien dans notre communauté locale que dans la société où Dieu nous a placés. Être sel et lumière, c’est du concret ! »

ÉRIC LAURENT, BELGIQUE

 

 

Confrontation avec le sanhédrin

 

Au début d’Actes 4, les chefs religieux, notamment les pharisiens et les sadducéens, ont voulu fermer la bouche à Pierre et à Jean, parce qu’ils prêchaient la résurrection des morts en Jésus. Ils les jetèrent en prison, ce qui ne mit pas un terme à l’annonce de l’Évangile et à la croissance de l’Église (v. 4).

Le lendemain ils sont convoqués devant le sanhédrin pour subir un interrogatoire difficile. Mais Pierre expérimente la promesse faite par Jésus du secours de l’Esprit en temps de persécution. Rempli du Saint-Esprit, Pierre témoigne que c’est par le nom de Jésus, que vous avez crucifié (v. 10), que le miracle a été accompli, et d’ajouter : « Il n’y a de salut en aucun autre (v. 12)… Il est la pierre d’angle rejetée par vous qui bâtissez ». Jésus disait : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jean 14.6)

 

De nos jours, des philosophes et théologiens comme John HICK rejettent radicalement Jésus comme unique voie de salut. Mais Pierre dément totalement l’approche « pluraliste » tant en vogue de nos jours.

 

Malgré le peu d’éducation qu’ils ont reçue, Pierre et Jean font preuve de hardiesse. Nous nous sentons trop souvent incompétents, pas assez instruits pour répondre à l’appel que le Seigneur nous adresse en nous disant que les autres peuvent faire bien mieux que nous. Nous oublions que Dieu nous façonne lui-même. Les chefs religieux se demandaient à propos de Pierre et de Jean : « Qui les a enseignés ceux-là ? ». Finalement, ils ont compris qu’ils avaient été avec Jésus (v. 13,14). Le sanhédrin aurait aimé les bannir, mais il y avait avec eux l’homme qui avait été guéri. Pas de chance… ils ne pouvaient le nier. Tout le monde pouvait le voir. Ils décidèrent alors de les empêcher « absolument » de parler, en les intimidant et en cherchant à les contrôler. Mais ce n’est pas par des menaces ou par des efforts humains que l’on peut empêcher Dieu de bâtir Son Église.

 

Pierre et Jean répondirent : « Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Lui. Car nous ne pouvons pas ne pas parler… ». Alors ils les relâchèrent et le peuple glorifiait Dieu de ce qui était arrivé.

 

 

Prière après la libération

 

Pierre et Jean rejoignent les autres disciples et racontent ce qu’ils ont vécu. Une prière surprenante monte vers Dieu (v. 24-30) : « Souverain-Dieu, tu as fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve (…) Pourquoi ces vaines pensées parmi les peuples contre le Seigneur et contre son oint ? (…) Hérode et Ponce- Pilate se sont ligués contre ton saint fils Jésus… »

 

Je reste étonné de leur prière. À leur place j’aurais dit : « Seigneur, fais que ça ne recommence pas, tu m’as effrayé par cet emprisonnement, je demande vengeance, ils ont failli avoir ma peau, il faut que ça cesse ! » Mais, heureusement, ils n’ont pas eu ma réaction. Ils ont été conscients de se tourner vers le Dieu Souverain de toute la création. Quand on s’approche de Dieu, on lui demande généralement la délivrance, le confort, la paix… Personne ne demande la persécution ni les problèmes. Pourtant la tranquillité ne sert pas toujours Ses plans et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux pour nous.

 

 IMPRESSIONS 

« Le congrès de Strasbourg, auquel j ’ai assisté pour la première fois, m’a montré l’immense richesse de notre mouvement de Frères. Quel amour pour le Seigneur et pour son Église ! L’échange et les moments de prière avec les membres des Églises de différents pays m’ont encouragé. La solidarité avec nos frères et soeurs des pays pauvres m’a fortement touché. »

PETER RAPP, ALENÇON

 

Ces chefs religieux avaient rejeté Dieu, ils avaient refusé de Lui donner gloire. Devant cet infirme guéri, alors que son handicap était congénital, ils savaient bien que seul le Dieu souverain pouvait le guérir. Et cependant ils disent : « Arrêtez de parler de ce Jésus et de la résurrection. Taisez-vous. » Par contre, Pierre et Jean se souviennent que David avait prophétisé que le serviteur de Dieu serait rejeté. Ils venaient de le constater avec Hérode et Ponce Pilate. Ils reconnaissent que les mauvais traitements que leur infligeaient les chefs religieux faisaient partie de la volonté permissive de Dieu, annoncée d’avance. Mais souvent on n’aime pas cela. On lutte contre la volonté permissive de Dieu. Il nous faut cependant nous rappeler que Dieu est sage et souverain, et qu’Il a un plan.

 

Pierre et Jean ont demandé à Dieu de leur permettre d’entrer dans Son plan « avec une pleine assurance ». Ils connaissaient leurs faiblesses. Pierre avait dit à Jésus qu’il était prêt à mourir avec Lui, mais il l’a renié trois fois. Maintenant, relevé par le Seigneur, le même Pierre demande : « Donne-moi de parler avec assurance ». Puissions-nous prier de la même façon : « Seigneur donne-moi la force d’annoncer Ta parole avec assurance » !

 

La réponse de Dieu a été claire : la terre a tremblé là où ils se trouvaient. Remplis du Saint-Esprit et le coeur transformé, ils se sont mis à parler avec assurance et à témoigner de la résurrection du Seigneur Jésus (v. 31 à 35). Dieu avait transformé leur égoïsme en amour pour les frères, et ils partagent tous leurs biens à l’exemple de Barnabas au v. 36.

 

 

Leçons

 

La leçon d’Actes 4 reste d’actualité. Par l’autorité de Jésus, Dieu agit encore aujourd’hui, il accomplit des miracles, même s’ils n’ont pas la valeur d’authentification du ministère des apôtres comme dans les Actes. L’un de nos enfants est né avec une malformation de l’aorte qui devait lui interdire tout effort, et même le jeu avec les enfants de son âge. Nous avons consulté un chirurgien alors que notre fils était bébé. Une lourde opération était fortement conseillée pour l’âge de 9 ans. Il nous a demandé de revenir dans les 6 mois, et avant de partir nous lui avons dit que nous étions chrétiens, nous croyions en Dieu, lui qui a créé toute chose, nous allions prier et lui demander de le guérir. Il nous a regardés dédaigneusement. Nous avons prié avec nos amis. Quand nous sommes revenus le voir, toute lésion avait disparu. Le chirurgien l’a d’ailleurs assez mal pris. Dieu agit encore par l’autorité de Jésus. Qu’Il fasse grandir notre foi.

 

Pierre a été sensible au Saint-Esprit pour comprendre comment agir avec le boiteux d’Actes 3. Souvent nous ne comprenons pas, et nous devrions demander à Dieu de façon régulière : « Pourquoi suis-je ici ? Qui est mon voisin ? Qu’est-ce que je dois regarder ? ». Un jour, je devais partir de l’aéroport de Chicago pour rejoindre un collègue. D’heure en heure le départ était retardé, je tenais mon collègue régulièrement informé. À un moment il m’a demandé de regarder qui était assis à côté de moi. Je ne comprenais pas sa question. Il insista et il dit que si mon vol était retardé, il devait y avoir une personne à qui témoigner. Je lui dis : « Oui, il y a une femme qui lit en hébreu, je te rappelle. » Ce fut une belle occasion de témoignage à partir de ma Bible hébraïque. Dieu prend l’initiative de nous placer près d’une personne avec des besoins particuliers, mais osons-nous saisir ces occasions ?

 

Ne craignons pas de dire ce que Dieu veut. En Luc 12.11-12 et 21.15, Jésus nous promet son aide : « Je vous donnerai une sagesse imparable ! » On a souvent peur de ne pas savoir quoi dire. La réponse, mes amis, c’est le Saint-Esprit qui vous la donnera. Nous avons peur de souffrir la persécution, croyant qu’elle est synonyme d’échec, et nous essayons trop souvent de délayer nos propos. Mais Pierre et Jean connaissaient leur Dieu et ne se sont pas découragés. La persécution peut en fait aider à la croissance de l’Église.

 

 IMPRESSIONS 

« Je garde aujourd’hui deux pensées fortes de cette semaine de conférences à Strasbourg. La première est une image. J’ai vécu ce rassemblement comme une modeste anticipation de ce que nous attendons : une grande foule, de diverses nations, tribus, peuples, langues, se tenant devant l’agneau (Ap 7.9). Deuxièmement, cette anticipation était d’autant plus encourageante qu’elle associait de multiples témoignages sur les manières diverses et variées dont l’Évangile est proclamé par les Assemblées dans le monde. Chacun a pu repartir conscient de l’immensité de la tâche qui reste à accomplir et reconnaissant d’appartenir à ce peuple en marche… »

JACQUES NUSSBAUMER, LILLE

 

 

Cela me rappelle l’histoire de ces pêcheurs qui voulaient expédier leurs morues vers des marchés éloignés. On ne trouvait pas de moyens de les faire arriver fraîches et avec une bonne saveur jusqu’à ce qu’on mette avec elles des poissons-chats. Ceux-ci cherchaient à attaquer les morues, et à l’arrivée, elles étaient parfaitement fraîches et pleines de saveur. La persécution nous est utile, de la même façon. Avec elle, nous aurons cette fraicheur, et nous serons prêts. Nous serons dépendants de Dieu. Je suis fier de Pierre. Ce fut terrible quand il renia le Seigneur, mais j’ai été soulagé de le voir se relever. La foi de Pierre a alors été éprouvée, et il a été trouvé fidèle, notamment dans ce chapitre des Actes. Puissions-nous être aussi hardis et courageux que l’apôtre Pierre !

 

TRADUIT ET ADAPTÉ PAR JEAN HUE ET REYNALD KOZYCKI