couv 2012-3

 

Editorial du n°3 Juillet-Août-Septembre 2013

 

Du génie, par grâce

 

Par

Robert Souza

Albert EINSTEIN aurait dit : « Tout le monde a du génie ; mais si vous évaluez un poisson d’après sa capacité à grimper aux arbres, il passera toute sa vie à se croire bête. »

 

Ce numéro de notre revue jette un regard sur le domaine important des dons que le Seigneur accorde à ses enfants. C’est un sujet qui concerne tous les chrétiens, intéressant, passionnant même, mais qu’il faut aborder avec prudence dans le contexte actuel. En écrivant cela, je ne pense pas aux tensions qui ont pu agiter différentes familles d’Églises au XXe siècle, au point de dresser les unes contre les autres. Je songe plutôt à l’esprit du siècle qui incite fortement à tout ramener à soi.

 

Si je suis cette pente, je ne parlerai et ne me préoccuperai que de mon don, de mes dons. Mais, là, je m’égarerais loin de la vision biblique qui pose le principe que, quelles que soient les capacités qu’il nous est donné d’exercer, elles sont toujours et avant tout ses dons, ceux qu’un seul et même Esprit distribue à chacun en particulier comme il le décide.

 

Si le don, avant d’être mien, est d’abord sien, il possède également une troisième dimension incontournable : dans son exercice au fil du temps, ce que j’ai trop tendance à considérer comme mon don doit surtout être nôtre. C’est ce que souligne le titre de ce numéro, « Pour le bien de tous », l’une des traductions possibles de l’expression aussi rendue par pour l’utilité commune (1 Co 12.7).

 

L’apôtre Pierre, en parfaite harmonie avec Paul, abonde dans ce sens : Que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu de la grâce ; vous serez ainsi de bons intendants de la grâce si diverse de Dieu (1 P 4.10). Dieu donne. Ses dons, je dois les faire miens – les discerner, les accepter, les exercer. Mais, ensuite, il est indispensable de veiller à ce que ces cadeaux deviennent et restent des manifestations de la grâce du Seigneur pour tous.