wilburforceWILLIAM WILBERFORCE wilburforce-2

 

(1759-1833)

 

PORTRAIT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par PIERRE WHEELER

 

William Wilberforce ! Depuis quelques mois, les évangéliques en Grande Bretagne commémorent l’oeuvre accomplie par ce parlementaire extraordinaire, député d’ailleurs à 23 ans. De nombreux articles, la télé, une journée de souvenir le 25 mars et un film1 l’a rappelée aux britanniques.

 

C’est que ce très riche Anglais, après sa conversion à Jésus-Christ lors d’un voyage à 23 ans en Europe – il fut anglican sans connaître le Seigneur personnellement – ne cesse de lutter toute sa vie contre la traite des noirs pratiquée par plusieurs pays de l’Europe occidentale, dont surtout l’Angleterre.

 

Il réussit en1807. Une loi fut votée par le Parlement britannique pour l’interdire.

 

Wilberforce était soutenu dans sa lutte2. D’abord par William Pitt, premier ministre. D’autres hommes, convaincus aussi que la traite était antichrétienne, sillonnaient le pays pour « convertir » le grand public, car l’Angleterre croyait alors que la traite était nécessaire pour son économie.

   Les Etats du Sud de l’Amérique du Nord, devenus indépendants en 1776, avaient à cette époque « besoin » de main-d’oeuvre pour leurs champs de coton. Amener hommes, femmes et enfants de l’Afrique – parfois livrés par d’autres Africains – pour les vendre en Amérique devint une affaire lucrative. Des navires « négriers » furent équipés exprès pour le transport – dans des conditions inhumaines.

 

Mais la traite des noirs fut aussi imbriquée dans la « Industrial Révolution » que vivait alors l’Angleterre. Le coton d’Amérique, arrivé dans les usines de Manchester et sa région qui employaient une main-d’oeuvre bon marché, aida l’Angleterre à devenir riche. Pour devenir encore plus riche, les patrons employaient d’autres « esclaves » – les enfants, parfois de 6 à 8 ans3. Pour le patronat, c’était nécessaire. Sa richesse en dépendait.

 

Puis vint Wilberforce ! Aidé par une communauté évangélique de Clapham, près de Londres, notre héros risque le tout pour le tout afin d’éliminer la source même de cette richesse : la traite.

 

La vocation de Wilberforce n’était pas terminée en 1807. Il voulait aller plus loin – libérer tous les esclaves dans le vaste Empire britannique. Il y arrive, mais seulement en 1834. L’oeuvre de Wilberforce était alors enfin terminée. Après 45 ans de lutte, épuisé physiquement, il meurt la même année, pour … « se reposer de ses travaux ».

 

On comprend pourquoi Wilberforce fut enterré à Westminster Abbey, le Panthéon de l’Angleterre.

 

P.W.


NOTES

 

1. Le film « Amazing Grace » raconte l’histoire de William Wilberforce, initiateur de l’abolition de l’esclavage. Le film sert également de support à une campagne contre les esclavages modernes. Aux USA, il est resté 2 semaines en tête du top12 malgré un nombre limité de copies. (Source : Christian Today)

 

2. Entre 1650 et 1850 on estime que plus de 12 millions d’Africains ont été capturées et transportées au Nouveau Monde, ce qui réveilla la conscience d’autres pays européens : Danemark, Espagne, France, etc.

 

3. Heureusement qu’un peu plus tard un Lord Shaftesbury (1801-1885), député et le leader principal des évangéliques en GB au 19ème siècle, lutte pour faire voter une série de lois d’ordre social – 6 en tout – pour stopper notamment l’exploitation des jeunes enfants dans les usines et au fond des mines de charbon.

 

4. L’abolition de l’esclavage a coûté cher. L’Angleterre devait payer aux planteurs du Nouveau Monde 20 millions de livres en compensation, approximativement 10 milliards d’euros aujourd’hui.