Temoignage

 

A vos plumes !

 

Par Brigitte Sutherland

 

Depuis cinq ans, avec son mari David, Brigitte Sutherland est au service de Dieu à La Flèche. Ce service joyeux et fidèle est en vue de l’implantation et du développement d’une nouvelle assemblée.

 

Brigitte est donc bien placée pour rendre hommage « aux épouses de Serviteurs de Dieu qui travaillent souvent derrière le rideau, dans l’anonymat, et dont le rôle est pourtant si important ».

 

C’est avec émotion, avec tendresse, que Brigitte nous présente une personne qui l’a beaucoup marquée, et lui a beaucoup apporté pendant les premières années de sa vie chrétienne.

 

 

Derrière le rideau

 

En arrivant en France, elle n’avait pour tout vocabulaire français que deux mots «mari» et « valise » ! Elle est venue d’Angleterre pour rejoindre son mari. Ensemble, ils voulaient servir le Seigneur dans cette belle région de montagnes, de lacs et de neige, qu’est la Savoie. Pour cela elle a dû quitter ses livres, qu’elle aimait tant. Elle travaillait dans une bibliothèque en Angleterre, et « mes livres », souvent elle m’en parlait ! Son amour pour la lecture ne la quittait jamais. Je revois encore cette petite table près du divan, avec des livres empilés les uns sur les autres, et surtout sa petite Bible noire qui se trouvait toujours posée sur la pile. Là, c’était son domaine !

 

Convertie grâce au témoignage de sa fille au lycée, j’allais souvent dans ce foyer chaleureux. Le samedi, on pouvait toujours retrouver, dans toute la maison, cette bonne odeur de « scones ». Combien ces petits gâteaux anglais ont été appréciés par une foule de personnes ! Ces visites répétées, ces contacts ont marqué les premières années de ma vie chrétienne, et ont laissé des impressions à vie.

 

Ce qu’elle est pour moi ? D’abord un sourire, malgré la fatigue. Elle a élevé 4 enfants, et a dû subir plusieurs séjours à l’hôpital ainsi que plusieurs maladies. Elle est maintenant grand-mère de cinq petits enfants. Cette femme est aussi un coeur ouvert, car son hospitalité est grande et sa maison est toujours ouverte à tous. Je vois aussi en elle un exemple à suivre. Elle ma fait connaître ce qu’était le sacrifice, le renoncement à soi, l’effacement — tout cela dans la paix et dans la joie, et avec une telle foi, que moi, je priais le Seigneur d’être comme elle ! Devant le péché, et dans les difficultés, elle savait être ferme, elle savait tenir bon. Ce n’était pas sans larmes, sans découragement, sans même parfois de la colère. Je voyais avant toute autre chose, combien elle était humaine.

 

Ses connaissances bibliques m’édifiaient, et je pouvais lui parler, l’interroger. Elle répondait toujours avec sagesse et honnêteté. Je me rappellerai toujours un dimanche de Noël, lorsque son mari fiévreux et grippé a dû rester au lit. Que faire devant la petite communauté réunie, qui attendait son responsable pour la guider ? Après quelques chants, elle se leva et alla s’asseoir sur un banc en face de nous. Puis elle nous posa une question : « Qui voudriez-vous être, Marie ou Elisabeth ? » Elle nous a ensuite apporté une méditation que je n’oublierai jamais.

 

Toujours fidèle à l’appel du Seigneur, elle travaille, lutte et persévère encore aux côtés de son mari1.

 

Est-il possible, est-il utile de dire tout ce qu’une maman apporte à son enfant ? Non, chacun le sait ! Alors, à cette maman spirituelle, je veux dire merci. Oui, à Madame Mary Wilday, MERCI !

 

Brigitte Sutherland


 NOTE

 

fleurs1. Cet article était parvenu à la rédaction avant la mort de Stanley Wilday. Sa publication nous permet d’exprimer encore à Mary notre affection et nos prières.