Les faux dieux contemporains

 

 

 

Par Philippe EVAN

philippe evan

 

 

Nous pourrions facilement classer ce dossier en parlant des dieux des religions, comme celui de l’islam, des Témoins de Jéhovah ou des religions orientales. Cela ne nous concernerait donc pas en tant que chrétiens.

 

 

Pourtant, Jean conclut sa première épître en nous disant : Petits enfants, gardez-vous des idoles1, et Paul rappelle à l’Église de fuir l’idolâtrie et de faire mourir cette idolâtrie présente en nous2.

 

 

 

Ainsi, le problème des faux dieux ou des idoles n’est pas seulement un danger pour les non-chrétiens, mais est aussi un danger pour toi et moi !

 

 

Les faux dieux : une réalité pour moi ?

 

Année 2008 : début de la crise économique, entraînant une augmentation du nombre de suicides dans le monde. Une psychologue grecque explique la hausse de 40 % de suicides dans son pays : « Ces hommes ont perdu une part de leur identité, en tant que maris et gagne-pain de la famille, et ne se considèrent plus comme des hommes d’après nos standards culturels. »

 

25 juin 2009 : Michael Jackson décède aux É.-U. Cela conduira Pavel Talayev à s’ouvrir les veines. Sauvé par les médecins, il expliquera son geste en disant qu’il voulait « être avec Michael ».

 

Durant mes années en fac de biologie, un enseignant-chercheur nous parlait du but de sa vie : remporter une distinction pour son travail ou inventer un théorème qui porterait son nom. Et pour cela, il donnait tout à sa recherche, sacrifiant femme et enfants.

 

Hélène, jeune trentenaire, a sa bibliothèque remplie de livres chrétiens sur le mariage et le couple. Elle se prépare à ce jour en lisant, voulant être une bonne épouse soutenant son mari dans le ministère. Mais pour l’instant, Hélène refuse de s’investir dans l’Église, va d’une Église à l’autre pour trouver « l’âme soeur » et pleure sur son célibat.

 

Patrick rêve d’une plus belle maison pour le bien de son épouse et de ses enfants. Ce rêve prend tellement de place qu’il est rongé par la jalousie quand il visite ses propres amis. Il entraîne la honte de ce qu’il possède, le bloquant dans toute invitation, ne voulant pas montrer sa maison. Son salaire ne suffisant pas à cette acquisition, il joue régulièrement au loto, espérant gagner pour combler sa vie par une belle et grande maison.

 

 

Les faux dieux : les meilleures choses peuvent le devenir

 

statue 2Nous ne nous inclinons pas devant des représentations grotesques. Mais à chaque fois que nous cherchons à combler notre vie par l’une de ces choses au point que notre vie ne vaut pas la peine d’être vécue ou est qualifiée de médiocre et sans valeur sans ces choses, alors nous nous prosternons devant ces faux dieux.

 

Nous pourrions multiplier les exemples avec le sport, les philosophies, la santé, notre image physique… Chacun d’entre nous est sensible à l’un ou l’autre domaine, à l’un ou l’autre faux dieu.

 

En fait, tout ce qui est bon en soi, positif en tant que création de Dieu pour le bien de sa créature, peut être corrompu en faux dieu. Nous élevons ces choses du niveau de dons – pour nous réjouir dans la présence de Dieu, goûter les bontés de Dieu à notre égard et à l’égard de ceux qui nous entourent – au niveau de donateur, remplaçant le vrai donateur et le reléguant à la périphérie. Ils deviennent notre but ultime, ce qui doit nous combler.

 

 

 

 

Mes faux dieux : comment les démasquer ?

 

Dans Les idoles du coeur, Tim Keller propose plusieurs méthodes pour discerner nos faux dieux :

 

  • Examinez votre imagination : À quoi ai-je l’habitude de penser pour retrouver la joie et le réconfort dans l’intimité de mon coeur ?

 

  • Examinez vos dépenses : Vers quoi coule mon argent et pour quoi me restreins-je ?

 

  • Examinez vos émotions les plus incontrôlables : Pourquoi suis-je dans une telle colère ? Dans une telle peur ? Dans un tel désespoir ? Quelle valeur est ébranlée en moi pour que je réagisse ainsi ?

 

Ne nous leurrons pas en pensant que nous n’avons pas de faux dieux en tant que chrétiens. Mais démasquons-les honnêtement, prenons conscience de nos zones de faiblesse.

 

C’est alors que nous pourrons laisser Dieu nous combler, trouver en Dieu la source de notre joie et le but de notre vie. C’est alors que nous pourrons à nouveau utiliser les dons du Créateur à bon escient.

 

Et c’est ainsi que nous dépendrons uniquement du sacrifice de Jésus-Christ pour la restauration complète de notre personne dans toutes ses dimensions.

 

P.E.

 


NOTES

 

1. 1 Jn 5.21

 

2. 1 Co 10.14 ; Col 3.5