Échos de la 2e Convention du CNEF

 

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Par Reynald Kozycki,

membre du comité représentatif du CNEF

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22-23 Janvier 2015

Environ 700 responsables d ’ Églises se sont rassemblés pour la 2e convention du CNEF. Le rendez-vous était au Parc des Expositions à Pontoise. Plusieurs orateurs se sont succédé, comme Jacques Buchhold le jeudi matin. Il a souligné les racines historiques et théologiques de la laïcité. Roger William, qui est l’un des quatre personnages du mur de la Réformation à Genève, a joué un rôle essentiel. Il insistait sur la liberté de conscience pour toutes les religions, et même pour les athées. En 1638, William crée la première Église baptiste. Il rejoint les approches anabaptistes. Pour William, les Églises d’État entravent la liberté de la prédication. Alexandre Vinet deviendra le penseur de la laïcité ou de la séparation Église-État.

Michael Mutzner (fils de Léo, bien connu de nos Églises CAEF) est intervenu comme juriste, représentant l’ensemble des évangéliques à l’ONU ; Thomas Bûcher, comme secrétaire général de l’Alliance Évangélique Européenne. Il a annoncé notamment que plusieurs documents rédigés par le CNEF seront traduits dans différentes langues comme la série « Libre de le dire ».

 

Laurent Schlumberger , président du conseil de l’EPUdF et Michel Georges, secrétaire général de la Fédération Protestante sont intervenus à leur tour. Le théologien Ruben Pohor, représentant de la Côte d’Ivoire, a comparé les différentes conceptions de la laïcité entre la France et son pays. Prisca Robitzer a donné une lecture plus psychosociologique de la laïcité. La juriste du CNEF, Nancy Lefèvre a montré qu’à l’heure actuelle dire l’Évangile en France n’est pas seulement une « grâce », mais un droit. Le pasteur Frank Lefilatre a donné une méditation sur le thème du témoignage dans la cité en recherchant le bien de la ville.

 

Une conférence de presse a été donnée le vendredi midi par le bureau du CNEF en présence de quelques journalistes évangéliques, l’hebdomadaire Réforme et le quotidien La Croix.

 

Sébastien Fath a rappelé les fondements de la laïcité : séparation des religions et de l’État, liberté des cultes, auxquels s’ajoute une liberté d’expression revue à la française. Il a rappelé qu’au XIXe siècle, à chaque fois que la royauté revenait au pouvoir, les évangéliques étaient brimés. Ruben Saillens estimait, à la suite d’Alexandre Vinet, que la loi de 1905 est un grand acquis pour la France. Il a relevé quelques abus de la laïcité sous forme de « laïcisme ». En 2012, la loi proposait d’interdire aux aides maternelles les signes religieux. Nadine Lalanne, par sa distribution d’un calendrier avec un verset biblique et une adresse d’Église à Conflans-St- Honorine, a été un cas évident de discrimination. La laïcité n’est pas toujours très équitable. L’entretien des lieux de culte catholiques et protestants, les jours fériés uniquement catholiques, les invitations de certains responsables religieux par les autorités… sont autant d’incohérences.

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Étienne Lhermenault a donné la conclusion en soulignant quelques remarques suite à l’actualité récente de Charlie Hebdo. La laïcité devient une sorte de religion pour certains ; l’insistance sur le droit de caricature est une forme d’agression avec une vision dictatoriale par les « apôtres » que sont les Femen ou Charlie Hebdo. Même si l’État interdisait le droit de dire sa foi, le chrétien se rappellera d’Actes 4.19 : Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu. Il a mentionné trois défis à relever :

 

1) Nous n’avons pas à nous excuser de témoigner de notre foi ;

 

2) Nous n’avons pas à gagner notre paradis, mais nous désirons plutôt le partager ;

 

3) Le témoignage social se développe.

 

De nombreux stands et une soirée concertspectacle ont enrichi cette convention. Une présentation du projet « Bouge Ta France » a été apportée : un événement pour tous les jeunes des Églises évangéliques les 10-15 juillet 2017.

 

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